Non, nous n'avons pas été en Turquie ces derniers temps, je viens vous narrer notre dernier séjour là-bas, qui remonte à 2013. Je sais que vous êtes nombreux sur ce forum à aimer ce pays, ça vous rappellera de bons souvenirs !
Après une rapide réflexion, nous optons pour la route. Prendre le ferry en Italie représente quasiment autant de kilomètres et de temps, nous préférons rouler. En plus, Michel ne supporte pas très bien le roulis...
Nous devions partir à 3 véhicules, finalement ils choisissent une autre destination, à nous la liberté.
7 semaines, 16 frontières, 7 000 kms sur place, 13 000 Kms en tout, 70 % de pistes, d'Istanbul aux frontières de l'Est (Géorgie, Arménie, Iran).
Notre voyage, entamé le 30 juillet, commence par un bivouac qui aurait pu être très sympa, derrière une chapelle et un cimetière autour du Lac de Garde....et tout près d'un élevage porcin, en tout cas, c'est l'interprétation que nous avons donné de la symphonie nocturne. Michel a doté le Toy d'un aménagement qui nous permet d'y dormir confortablement, mais je suis encore réticente à m'enfermer dans la voiture, donc on monte la tente.
Frontière Italie / Slovénie sans souci, frontière Slovénie / Croatie en 10 minutes, il fait beau, tout va bien. Bivouac à l'entrée d'un champ croate près de Nova Gradiska. Un tracteur dévale la colline en face droit vers nous, nous sommes un peu inquiets, surtout lorsqu'on découvre que les occupants sont armés. Finalement, quelques sourires et ils s'en vont, nos connaissances en croate étant ce qu'elles sont, pas d'échanges possibles !
La traversée de cette partie de la Croatie est longue et encombrée de camions turcs, de grosses voitures suisses ou allemandes. L'approche de la frontière nous incite à quitter l'autoroute, on prend l'option sans péage, bonne pioche. En 20 minutes, nous passons la frontière Croatie / Serbie, en ayant fait rire le douanier croate confronté à mes 5 prénoms, puis la douanière serbe qui croit que Michel est Turc. On reste sur les petites routes, traversée de Belgrade qui explose par rapport à notre passage précédent en 2009. Les nouveaux magasins, malls, lotissements n'ont tout de même pas fait disparaître les grandes barres d'immeubles "titosques", mot inventé avant que je découvre l'art brutaliste.
La Tour Genex, exemple de cet art brutaliste.
Bivouac dans un champ à moustiques serbes en direction d'un poste frontière Serbie/Bulgarie franchi en 2009 au bout d'une route en chantier et qui n'existe plus ? ? ? Le GPS refuse de nous y emmener, dans le doute, demi-tour vers le passage classique au nord. Pas joyeux car nous avons déjà contourné le poste officiel Croatie/Serbie pour cause d'embouteillage monumental. Et effectivement, nous y retrouvons tous les magnifiques véhicules rutilants, plus ou moins 4x4 de luxe, Allemands et Suisses. Les rares Français ont des voitures "normales" ! Nous sommes le premier week-end d'août, fatale erreur.
Bref, après 2h d'une lutte de tous les instants face aux Turcs qui ont leur propre notion de la file d'attente,
nous voici en Bulgarie, où nous finissons à l'hôtel dans le vieux quartier de Plovdiv, faute de trouver un bivouac qui nous plaise. Oui, je suis difficile, je déteste entre autres, les moustiques dans les zones humides voire marécageuses que nous avons testées. Mais je vous recommande la visite de la vieille ville de Plovdiv, très intéressante.Donc, toujours pour éviter la cohorte des véhicules, je repère sur la carte papier, un passage Bulgarie/Grèce puis un Grèce/Turquie au sud permettant la visite d'un superbe pont ancien à Uzunkopru. On y va, tout contents, Svilengrad et son pont Mustapha Pasha :
Passage en Grèce en 10 minutes, la route submergée de Metaxa...vous devinez la suite, merci l'IGN, il n'y a jamais eu de frontière à Petrades/Eskikoy, le GPS qui nous traitait de tous les noms avait raison, 150 kms pour rien. En 2013, de notre expérience, aucun franchissement routier de la frontière sur 150km. Allez vérifier si vous voulez !
Personne ne s'est fâché, on nous a même déplacé des étalages ! Il faut dire qu'au mois d'août, apparemment, pas trop de touristes.
Mais il y a un sacré marché pour la chaise en plastique blanche empilable !
et bien entendu, la terrasse d'un café , uniquement des hommes ! 
On sort de la ville par un 6 voies bordé d'immeubles neufs, sur des kilomètres, impressionnant et pas rassurant pour trouver le bivouac de rêve quotidien ! Quel contraste avec la misère de la zone précédente vers Btilis. Toujours beaucoup de présence militaire.
