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Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : lun. 14 janv. 2013 23:38
par claudius64
Bonjour à tous.

Nous voici rentrés du Maroc depuis trois semaines, :pleur4: mais nous sommes repartis aussitôt pour passer les fêtes dans les hautes-Alpes :gene: chez notre fille ainée qui vient de s'intaller avec son mari et leurs deux enfants au dessus d'Embrun. Vue imprenable sur le lac de Serre Ponçon et les aiguilles de Chabrières. C'est dire que nous sommes passés en quelques jours des sables du désert aux pentes enneigées de la haute montagne.
Je n'ai pas tenu de carnet de voyage :berk1: et vous n'aurez donc pas un compte rendu détaillé de notre périple, mais je vais essayer de vous en faire partager l'essentiel, illustré de quelques photos. :photo: :photo:

Nous avons quitté Biarritz le deux novembre et traversé l'Espagne en deux jours, sous la pluie, avec une étape charcutière à Salamanque, histoire de passer en contrebande quelques cochonailles susceptibles d'améliorer le couscous. Le mauvais temps nous a accompagné quelques jours sur les jolies routes andalouses – et une belle piste – des villages blancs.
Nous franchissons le détroit de Gibraltar le huit novembre, en fin d'après midi pour un bivouac à Ceuta sur le parking avant la frontière qui nous permet d'entrer au Maroc en début de matinée.
Passé Taitouan, nous prenons la route de la côte, "rocade méditérranéenne" aujourd'hui terminée qui relie Tanger à l'ouest à Saïda à l'est par une bonne route à deux voies.
A midi, nous sommes attablés en bord de mer devant un excellent tagine de poissons: l'office de tourisme de Oued Laou nous a concocté un spectacle sympa: à grand peine, les pêcheurs locaux halent sur la grève de long filet que deux barques avaient déroulé dans la matinée. Beaucoup d'effort pour une petite centaine de kilos de sardines.
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Il ne pleut pas aujourd'hui sur la côte marocaine et nous gagnons tranquillement par Jehba la petite plage de Torres de Alcala où nous installons notre bivouac au raz des flots, porte ouverte vers le large. Ici, c'est un match de foot qui nous est offert, tandis que nous sirotons un coca au café de la plage: des gaillards de vingt ans en pleine santé s'affrontent joyeusement jusqu'à la tombée de la nuit.
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Nous regagnons notre habitacle. Sur le coup de cinq heures du matin, un vent furieux se lève en quelques secondes et manque d'arracher notre toît que nous abaissons en catastrophe avant de nous déplacer et surtout de faire demi tour pour présenter aux éléments déchainés notre face la plus aérodynamique. Des trombes d'eau s'abattent sur nous.
Au matin, le beau temps est presque revenu. Un détour de cinquante kilomètres nous permet de gagner la crique voisine, marquée par le penon de Velez de la Gomera, confetti espagnol rattaché par une langue de sable à la rive marocaine. Le rocher, inacessible de la terre, est uniquement ravitaillé depuis l'Espagne par un hélicoptère. Une quarantaine de soldats espagnols s'y ennuieraient en permanence. Les vagues boueuses éclaboussent le rocher et s'engouffrent dans l'embouchure de l'oued. Les militaires marocains m'empèchent de m'approcher plus du rocher et m'interdissent les photos, qui sont heureusement déjà dans la boîte.Image
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Autour de la mosquée blanche, le petit village s'abrite comme il peut derrière de hautes haies de roseaux. Les enfants se montrent à peine. Une coopérative artisanale des femmes du village propose quelques objets de vannerie, des confitures et de pauvres tapis tissés. Sur une photo au mur, la responsable pose fièrement au côté de Sa Majesté ! Nous faisons l'emplette d'un petit chapeau de paille et d'un sachet d'herbes aromatiques.
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Un tarif prohibitif nous fait renoncer au restaurant local et nous pique-niquons un peu plus loin d'une boite de sardines et de quelques olives. Nous chargeons un jeune homme qui chemine courageusement vers Al Hoceima, à quarante kilomètres de là, puis un homme plus agé, et les conduissons à leur destination, qui est aussi la notre. Nous descendons vers le port: les chalutiers sont à quai par cette mer chahutée et les pêcheurs s'activent à ravauder leurs filets.
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Nous achetons crevettes et solettes pour le diner et terminons l'après midi par une promenade et quelques courses dans la ville.
Avant la nuit, nous gagnons une plage tranquille à l'extérieur de la ville, seulement dérangé par un militaire qui regagne son poste sur un promontoire rocheux et nous assure de la protection sans faille de l'armée marocaine. Un arc-en-ciel accompagne la fin du jour.
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Voilà pour ce soir. La suite demain, peut être.
Claude. :basque:

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : mar. 15 janv. 2013 10:37
par Jaclim
Bonjour Claude,

Toujours très agréable de lire tes comptes rendus ! :super: Celui-ci met déjà l'eau à la bouche, au propre avec les crevettes et les solettes! Image comme au figuré.

Vivement la suite ! Bises à vous deux.

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : mar. 15 janv. 2013 11:40
par Manard
Bonjour Nicole & Claude,

Bien sympathique le début de ton récit :super: , qu'est ce que ça serait si tu avais tenu un carnet de bord !! 8| . Nous avons parcouru une partie de ce bord de cote en Août - Septembre 2010, la route était toujours en travaux. Nous avions bifurqué sur une piste qui nous avait amenée à l'Oued Laou à l'intérieur des terres.

Bonne journée à vous deux

Bernard

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : mar. 15 janv. 2013 16:02
par claudius64
La journée du lendemain est placée sous le double signe de l'humidité et de la gastronomie.
La pluie nous accompagne toute la journée. Nous comprenons que notre projet de gagner Taourirt et d'entamer la traversée du plateau du Rekkam tombe à l'eau. C'est le cas de le dire. Tous les oueds que nous rencontrons roulent une eau chargée de terre rouge.
Nous gagnons Nador dans la matinée. Notre première idée est de déjeuner dans un boui-boui quelconque mais nous ne trouvons rien en centre ville qui corresponde à notre recherche. Près du marché central, plusieurs restaurants de poissons proposent des menus à 100 dhs, ce qui n'est pas dans nos habitudes. Nous finissons tout de même par nous attabler dans l'un d'entre eux, fréquentés par de nombreux marocains. 100 dhs, oui, mais : soupe, paella, frites, crevettes, coquillages inconnus et délicieux, calamars, une belle sole par personne, deux rougets, deux merluchons, un poisson inconnu ... pain, eau, soda !!! Je crois que j'en oublie et j'ai surtout oublié mon appareil photo dans la voiture.
Une petite promenade dans le marché municipal nous permet de digérer, puis nous retrouvons la voiture direction le cap des trois fourches où j'imagine trouver un joli bivouac. Nous renonçons en raison d'un épaix brouillard.
Sous les sombres nuages, la nuit tombe encore plus tôt, et c'est dans l'obscutité que nous nous posons sur un parking de Ras el Ma, face aux iles Chaffarines. Cette nuit encore, nous abaissons le toît. Le vent souffle en tempête et la pluie tambourine sur notre coquille.

Au matin, la route est coupée par des innondations et nous faisons un détour pour rejoindre Saïda.
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Les avenues du front de mer sont noyées sous les eaux.
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A la sortie d'Oujda, l'oued Isly emporte des pans entiers de ses berges massant sur le pont des foules de curieux.
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Nous poussons jusqu'à Ain Benimathar où nous déjeunons d'excellentes quefta. Il ne fait pas chaud du tout.
Dans l'après midi, nous faisons 150 kms sur le plateau désertique. Le soleil réapparait mais de part et d'autre de la route l'eau est partout. Nous nous résignons à bivouaquer à l'abri d'un bâtiment près du seul douar- trois ou quatre maisons – que nous rencontrons.
A Tendrara nous faisons le plein de gasoil et quelques courses alimentaires. A l'extérieur de la ville, les nomades se sont sédentarisés dans des campements de fortune bordés de champs d'immondices.
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Le beau temps s'est installé. Nous déjeunons, dehors pour la première fois au bord de la piste qui mêne à Tendrara station. Déçu d'avoir du abandonner le Rekkam, j'envisage de rejoindre Iche par la piste qui démarre près de l'ancienne gare, et nous contournerons le chott Tigri. Après vingt kilomètres, une zone marécageuse nous barre le chemin. Nous jardinons pendant une bonne heure sans trouver de solution: à plusieurs reprises, nous sommes à deux doigts de nous embourber. A regret nous faisons demi tour. Un train arrété en gare de Tendrara nous bloque un bon moment. La journée est bien avancée. Nous établissons notre bivouac entre les bâtiments désaffectés.
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Le 14 novembre, nous découvrons Bouarfa dans la matinée: nous sommes frappés par les constructions flambant neuves, les larges avenues récemment tracées, les ronds points, les enfilades de lampadaires sur des kms. Nous déjeunons de poulet grillé dans un petit restau, pour trois fois rien. Puis nous prenons la bonne route qui conduit à Iche à deux pas de la frontière algérienne. Après le long plateau désert des jours précédents, le paysage est plus varié et le relief s'affirme en approchant de l'oasis de montagne.
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Un camping car français est arrété sur le bas côté: je ne klaxonne pas son propriétaire, grand gaillard à la chevelure et à la barbe blanche qui se soulage tranquillement. Plus loin, alors que j'ai ralenti pour profiter du panorama, un camion unimog irlandais et sa cellule jaune me dépasse en saluant. Je le doublerai à mon tour quelques minutes plus tard. Nous franchissons sur un large gué un oued boueux qui roule vers le sud et ne présage rien de bon quant à l'état de la piste qui relie Iche à Figuig.

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Nous longeons la palmeraie avant d'entrer dans le petit village. Il faut se garer tout de suite, à l'invitation des militaires qui controlent nos identités. A peine sommes nous arrétés que vient se garer près de nous l'unimog de tout à l'heure: Max, 40 ans, allemand exilé en Irlande en descend et nous présente sa jolie compagne méxicaine, Azimut (!) Jean et Luce, le couple de camping caristes français nous rejoignent : on est pays, ils viennent de Tarbes : on est quasiment du même âge.

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Mohammed nous a rejoint. Il est responsable d'une association de développement du village et nous entraîne pour une visite du petit ksar, en bien mauvais état.
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Les échanges commerciaux ne se font plus depuis longtemps avec les voisins algériens. Dans un moment de tension ces derniers ont mis la main sur une grande partie de la palmeraie, qu'ils n'entretiennent même pas.

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Malgré tout, des travaux de voirie et d'assainissement sont en cours. Un dispensaire fonctionne en permanence, sous la direction d'un infirmier. L'électricité est produite par un groupe électrogène. Pas de commerce si ce n'est qu'une famille vend le thé, le sucre et deux ou trois bricoles de première nécessité.
Mohammed nous invite chez lui pour le petit déjeuner du lendemain.
Nous nous retrouvons à six pour l'apéritif dans le camping car de Jean. La sangria coule à flots et nous faisons connaissance. Un espagnol approximatif nous permet de communiquer avec Max et Azimut.

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Malgré mes craintes au vu du poste militaire tout proche, la nuit est calme.

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : mar. 15 janv. 2013 18:18
par Jaclim
Donc, si j'ai bien compris, le resto de poissons, c'est à Al Hoceima ? Parce que les bonnes adresses de ce genre, ça m'intéresse !

Pour le reste, que d'eau, que d'eau, aurait dit Mac Mahon !!! Boudi !
Je suis contente de voir un train, même en photo, à la gare (enfin, ce qu'il en reste !)de Tendrara. :mrgreen:
Et sympa d'avoir trouver ces aimables compagnons de voyage. :super:

En attendant -patiemment - la suite, je te souhaite ainsi qu'à Nicole, une bonne soirée.

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : mar. 15 janv. 2013 18:43
par Carapate
Merci pour le début de ce reportage très sympa . J'attends la suite car...

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : mar. 15 janv. 2013 23:02
par breizhou
Un début bien prometteur

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : mer. 16 janv. 2013 07:58
par PHIL7B
Bonjour Nicole et Claude

Merci pour le partage :)

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : mer. 16 janv. 2013 18:53
par claudius64
Voila la suite pour les amateurs, et ça va chauffer !

Mohammed est ponctuel. Une voisine que nous ne verrons, pas a préparé le thé et de délicieuses crêpes. Nous passons un moment convivial installés sur des coussins, écoutant notre hôte nous conter la vie du village.
Une promenade dans les jardins de la palmeraie nous la fait découvrir en quasi abandon, ce que Mohammed explique par la présence de sangliers qui détruiraient systématiquement les cultures
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En remontant l'oued sur quelques centaines de mètres nous arrivons à un intéressant point de partage des eaux : une source alimente en fait deux oueds, l'un qui coule vers la palmeraie et l'Algérie, l'autre qui part en sens opposé.
Jean et Luce prennent la direction de Figuig par la route. Nous interrogeons quant à nous les militaires sur l'état de la piste : les fortes pluies auraient emporté les radiers, personne ne serait passé depuis, on nous déconseille formellement l'aventure. Max et Azimut vont s'y lancer malgré tout, malgré surtout leur inexpérience totale. En dépit de mon envie, nous choisissons le goudron, Nicole et moi. Rendez vous ce soir au camping de Figuig.
Nous passons sans nous arrêter devant un couple et un bébé au bord de la route, ignorant la demande que nous adresse l'homme d'un signe de main. Après trois ou quatre kilomètres, nous faisons demi-tour. Le bébé est malade, la famille se rend à l'hôpital de Bouarfa. Nous les faisons grimper dans la cellule et les conduisons quarante kilomètres plus loin, au carrefour de la route Bouarfa-Figuig où ils n'auront aucun mal à trouver un taxi.
Nous pique niquons un peu plus loin, à l'entrée de la « piste interdite » qui rejoint Mengoub. Nous chargerons un militaire qui s'en retourne à Figuig. Le camping est situé dans les jardins de l'hôtel Figuig, et nous y retrouvons Jean et Luce, déjà installés. Nous découvrons la ville qui n'a pas tellement changé depuis notre première visite en 1999. L'heure de l'apéro nous retrouve à quatre dans le camping car de nos nouveaux amis. La nuit est tombée, nous commençons à nous inquiéter pour Max et Azimut quant nous entendons le moteur de l'unimog devant le portail du camping.
La piste n'a pas été de tout repos, la traversée des oueds a été très difficile et seule la hauteur de leur camion leur a permis de passer : ils ont quand même mis deux fois le temps habituel sur ce parcours.
L'apéritif se prolonge, suivi d'un repas roboratif.

Les deux jours suivants nous permettrons de nous reposer, de faire une grosse lessive, un bon ménage, des provisions, de déguster un bon couscous au restaurant de l'hôtel, des grillades ou un tagine dans un petit restau, un ragoût de chèvre cuisiné par Luce … Nous faisons une grande promenade dans la palmeraie, admiratif du système de distribution de l'eau et nous perdons longuement dans les ksour alentour. Une visite chez le barbier me rajeunit d'un coup pour le plaisir de ces dames, surtout de la mienne.
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Nous faisons la connaissance de deux équipages français, un def au toit relevable et un izuzu surmonté d'une cellule : en quinze jours, ils sont venus de Tiznit, sur les pistes le plus souvent possible. Ils ont rencontré de grosses difficultés depuis Beni Tajjite après les pluies des derniers jours et me donnent leurs traces lesquelles témoignent d'un grand détour qu'il nous faudra peut être faire aussi.

Nous nous connaissons mieux maintenant et nous décidons Max, Azimut et nous, de faire piste commune. Il a plu dans la nuit, mais la météo est bonne pour les jours à venir. Nous essaierons de retrouver Jean et Luce au gré de nos bivouacs dans les passages obligés.
Nous partons donc en tandem, d'abord pour un circuit à l'extérieur de Figuig en longeant la frontière algérienne jusqu'au moment ou un poste militaire nous refoule.
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Après cinquante kilomètres de goudron, nous nous engageons sur la « piste interdite » qui ne l'est plus que de nom. Nous voilà enfin sur les pistes. C'est une large vallée habitée de nombreux nomades dont les tentes sombres s'abritent du vent au pied des jbels.
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Pas de difficultés majeures à l'exception de la traversée d'un oued dont les rives boueuses nous portent à peine : jardinage où nous croisons les traces des deux équipages rencontrés. L'oued passé, nous entrons dans une large plaine cultivée qui recueille toutes les eaux de ruissellement et nous nous retrouvons pour plusieurs kilomètres sur une piste noyée de vingt centimètres d'eau : conduite rapide et zigzaguante pour ne pas y rester. C'est assez sportif, un peu stressant mais très amusant. Et nous en sortons sans incident, recouvert d'une gangue de boue rouge jusqu'à mi-portière. Nous sommes à Mengoub station, fantôme de l'ancienne gare française et
nous déambulons le long des rails tordus vers les bâtiments abandonnés. Quelques maisons basses constituent un village sans charme.
Nous rejoignons la route, à cinquante kilomètres de Bouarfa et nous engageons sur la piste qui mène à Beni Tajjite en 110 kilomètres et dont on nous a dit qu'elle n'est pas très facile, après la pluie.

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La nuit ne va pas tarder à tomber. L'entrée d'un canyon va nous offrir un magnifique bivouac. Nous y parvenons alors qu'un berger y rassemble son troupeau de chèvres pour le conduire près d'une tente qu'on aperçoit au loin.
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Max et Azimut vont escalader quelques rochers avant qu'Euskal-Go ne nous accueille pour un rhum-coca et un dîner bienvenu.

Au matin, j'explore avec Max le canyon qui se trouve rapidement barré par une muraille blanchie par l'abrasion des cailloux entraînés par l'eau en période de crue : on dirait de la neige ! Nous explorons une grotte à la recherche – vaine – de gravures rupestres.
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Nous reprenons la piste, en direction de l'ouest. Les paysages sont somptueux. Au flanc du jbel, sur notre gauche, nous apercevons la saignée des pistes qui mènent à d'importantes mines. La piste est barrée d'innombrables petits oueds, à sec, qu'il faut franchir prudemment.
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L'un d'eux nécessite un détour délicat. Nous avons déjà parcouru quarante kilomètres. Je roule en tête, attentif à la route que m'indique le gps bien qu'en gros il suffise de suivre la vallée jusqu'au confluent de trois oueds importants où vont commencer les difficultés.
Nous n'y arriverons pas ! Un oued plus profond coupe la piste. J'y descend prudemment, en première courte et tout en vérifiant que l'arrière de la cellule n'accroche pas j'en sors d'un coup d'accélérateur. L'avant du pick-up retrouve l'horizontale, et même au delà, quand l'arrière décide brutalement de conserver un angle à quarante cinq degré et de se reposer sur le cul de la cellule !!!
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La première chose que je vois en descendant, ce sont les regards ahuris de Max et Azi derrière le pare-brise de l'unimog arrêté dans le fond de l'oued.
Je suis en quelque sorte en portefeuille, mais dans l'autre sens. Les soudures sur le châssis effectuées l'année dernière et reprises par moi l'été dernier, n'ont pas tenu. Seul le fer plat rapporté sous les longerons relie encore l'avant et l'arrière. J'ai une pensée immédiate pour ceux qui m'avaient recommandé de renforcer la réparation par des plaques métalliques sur les flancs. Par bonheur ni le câblage électrique entre porteur et cellule, ni les tuyaux de chauffage dans lesquels circule le liquide de refroidissement vers l'échangeur du ballon d'eau chaude, ni les circuits de freinage ou autre ne sont touchés.
Passés les premières secondes de stupeur, la question se pose : que faire pour sortir de cette situation ? Nous sommes à quarante kilomètres du goudron, à cent de Bouarfa. Seule solution, remonter la cellule, la sangler sur le porteur et tacher de gagner la route et Bouarfa. Notre expérience de l'an dernier nous a prouvé que le coup de la sangle peut fonctionner, et par chance, j'ai emporté -on ne sait jamais- la superbe sangle bleue que l'ami Patrick nous avait généreusement
abandonnée. Un berger curieux est rejoint par un premier quidam marocain en mobylette, puis par deux ou trois autres. Je ne dirai pas qu'ils sont pliés de rire, mais c'est tout comme. On les comprend.
Pour l'instant, il est midi passé, mieux vaut se restaurer. Ce que nous faisons dans l'unimog sorti de son trou.
Une demie heure plus tard Max sort un gros cric, un coussin gonflable très puissant et moi mon ptit cricounet, mon ptit coussinet air-jack… Sans difficulté, nous soulevons la cellule de vingt centimètres, nous calons avec des pierres, nous recommençons et en trente minutes nous remettons l'ensemble presque en ligne. Reste à passer la sangle par les fenêtres arrières du pick-up et autour de la cellule, à mi hauteur, et à serrer. Le châssis est parfaitement aligné. Nous sécurisons le dispositif à l'aide de ma grosse sangle de traction tendue par une sangle à cliquet. Merci Max, pour ton analyse de la situation et ton aide si efficace. Faut dire que dans le civil, il est chef d'équipe dans un centre de contrôle technique auto après une formation de mécano. On ne pouvait pas mieux tomber.
Nous distribuons quelques boissons aux marocains qui nous ont apporté une aide mesurée et qui restent comme deux ronds de flanc devant le résultat de la manœuvre.
Je fais prudemment demi-tour. Je redescend encore plus prudemment dans l'oued profond et j'en ressort en douceur. A dix à l'heure, puis vingt, nous prenons la piste à rebrousse poil. Après dix minutes nous stoppons pour vérifier l'ensemble. La sangle chauffe. Nous desserrons et intercalons entre la sangle et la cellule des morceaux de caoutchouc que Max conservait dans un coffre extérieur de l'unimog. La progression reprend, ralentie par les nombreux passages d'oueds, mais nous parvenons à la route sans autres problèmes. Restent soixante kilomètres jusqu'à Bouarfa : la route vient d'être refaite et nous avalons la distance en une heure.
Nous connaissons à Bouarfa -nous l'avons rencontré par hasard quelques jours plus tôt- le propriétaire de l'hôtel climat du Maroc qui offre le bivouac aux 4X4 et camping-cars dans les jardins de l'établissement. Il sera sans doute de bon conseil.
Abdulh, auvergnat d'adoption, revenu au pays après trente ans, propriétaire d'une brasserie à Montluçon, consul honoraire de France et ci-devant hôtelier prospère à Bouarfa, chaudement recommandé par Jacques Gandini, nous assure qu'un garagiste de la ville saura faire la réparation nécessaire. Il nous y conduira demain : il a toute confiance en lui, qui a renforcé le châssis endommagé d'un de ses camions. (Abdulh élève aussi des vaches ! )
Luc, un français installé là avec un énorme camping car et deux gros quads connaît parfaitement le Maroc et nous assure que Ali Nasri, mécano à Zagora, est seul à même d'effectuer une réparation sérieuse. Nous l'appelons et nous annonçons notre venue dans quelques jours, mais il faudra faire d'abord une réparation provisoire qui nous permette de faire les 750 kms qui nous séparent de Zagora.
Nous nous installons sur le camping. Jean et Luce y sont depuis la veille : nous nous retrouvons tous les six avec plaisir. Nous retrouvons aussi les deux équipages français qui ont du renoncer à la piste vers Iche, impraticable pour eux. Le propriétaire de l'izuzu blémit en découvrant Euskal-Go et les photos de l'incident. J'ai peur de lui avoir gâché le retour tant il a peur de connaître le même problème. Je le sens près à vomir d'inquiétude et il est à deux doigts de sauter à la gorge de Luce qui prétend à juste titre que ce n'est pas grave : «  Je ne sais pas ce que je ferai , si c'était mon véhicule et si vous me disiez que ce n'est pas grave ... » Cool, Raoul. Tiens, je ne sais pas comment il se prénomme.
Nous stabilisons la cellule avec les crics de manière à dessangler pour y passer la nuit. A cette occasion, Max découvre avec horreur que le coffre extérieur est resté ouvert et qu'il a perdu son gros cric, son coussin gonflable et les tuyaux et embouts de gonflage ! Il est trop tard pour faire les presque cent kilomètres qui nous séparent du probable endroit de la chute. Ils partiront tôt demain matin dans l'espoir de retrouver le matériel perdu.
Le camping car de Jean et Luce nous accueille pour une soirée arrosée et animée, après les émotions du jour.

Malheureusement le photographe a très mal fait son boulot après l'incident. J'essaierai d'extraire des photos d'un video faite par Azimut, voire mettre en ligne la video quand j'aurai compris comment faire !

A demain pour la suite de nos aventures.

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : mer. 16 janv. 2013 19:16
par Pierre
:| Quelle aventure, si bien décrite en texte et en images !

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : mer. 16 janv. 2013 19:17
par dakure
'tain çà fait peur 8|
vivement que ton nouveau 130 arrive :clown:

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : mer. 16 janv. 2013 21:11
par Jaclim
dakure 25 a écrit :'tain çà fait peur 8|
vivement que ton nouveau 130 arrive :clown:
Image pour les chocottes !

Mais pour le 130, Luc, tu ne t'emmêlerais pas un peu les arpions, certainement engourdis par le froid haut-franc-comtois ? Claudius roule en Mazda, qui s'use vraiment quand il s'en sert ! 0sur10 Image.)

Pardon, Claude, c'est pour rire ! P'tain, comme dit Luc, vous avez quand même dû être drôlement contents de ne pas être seuls dans la circonstance, sinon ça aurait été un grand moment de solitude ! Même avec les clampins goguenards qui se sont pointés sortis certainement, comme toujours, de nulle part. Vraiment de la chance dans cette épreuve.

Par ailleurs, ton récit me donne vraiment envie de repasser dans ces contrées; faut que j'en parle à mon équipier favori. ;-)

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : mer. 16 janv. 2013 21:13
par Manard
Bonjour Nicole & Claude,


La frayeur que vous avez du avoir quand le châssis s'est cassé 8| , heureusement que vous ne rouliez pas vite sinon il y aurait eu de la casse coté transmission mécanique et de très gros risques d'accident dans une descente avec la perte du freinage et la dislocation vraisemblable des deux parties. Max et son Unimog vous auront été d'un grand secours avec le matériel qu'il avait pour relever la cellule. Seuls j'imagine la galère. Finalement vous avez pu rejoindre Bouarfa, là, il y a toujours des moyens de réparer même provisoirement.

A bientôt pour découvrir la suite de cet événement et bonne soirée à vous deux

Bernard

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : mer. 16 janv. 2013 23:34
par euro6
Ouh la ! Ca fait mal !
8|
Et de deux !
Il va falloir faire quelque chose de sérieux...

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : jeu. 17 janv. 2013 08:16
par breizhou
Malheureusement cette casse châssis me rappelle un grand moment de solitude. :pleur4:

Comme quoi une réparation avec des soudures n'est que temporaire.

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : jeu. 17 janv. 2013 22:13
par claudius64
Bonsoir à tous.
Il m'aura fallu la journée pour me débrouiller de mes videos, en faire un montage et le publier sur Youtube. Ca devrait marcher. Soyez indulgent, c'est une première.

"

Claude. :basque:

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : jeu. 17 janv. 2013 22:43
par euro6
Finalement, ce fut un sauvetage rapide et efficace !

Bravo Claude !

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : jeu. 17 janv. 2013 22:53
par Jaclim
Même pas besoin d'indulgence ! Elle est bien ta vidéo, Claude ! :super:
Mais je me répète, un sacré coup de pot que vous ayez été avec Max et tout son attirail. Au fait, a-t-il retrouvé son matériel ?
Mais j'anticipe peut-être la suite de ton récit ! ...

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : ven. 18 janv. 2013 08:24
par archibal3
On doit quand même avoir un grand moment de solitude !!

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : ven. 18 janv. 2013 09:07
par Manard
Bonjour Claude,


Merci pour la vidéo du sauvetage qui est très bonne :super: . Je ne pensais pas que vous ayez passé les sangles dans le sens de la longueur, remarque ça maintient bien la cohésion de l'ensemble, mais malgré tout ça doit donner des contraintes assez élevées sur les montants de la carrosserie lors d'accélération.

Bonne journée à vous deux

Bernard

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : ven. 18 janv. 2013 11:22
par claudius64
Bonjour.
Pas d'inquiétude, Bernard, les accélérations sont restées très modérées.
Suite de nos aventures ce soir ou demain.
Claude? :basque:

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : ven. 18 janv. 2013 14:37
par gaetan
Pour sûr que l'on se sent seul dans ces moments là , j'en sais également quelque chose ...

Tu n'as pas dû être tranquille , pour rejoindre le garage ?

En tout cas super reportage et très belles photos . :super:

:breton:

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : ven. 18 janv. 2013 16:43
par claudius64
Me revoilà avec la suite.

Nous sommes à dix heures du matin en compagnie d'Abdulh chez le garagiste qu'il recommande. Il est beaucoup mieux outillé que celui auquel nous avons eu affaire l'an passé à Guelmin. Il y a lieu, pour lui, de souder une longue plaque d'acier sur la face intérieure de chaque longeron sans dépose de la cellule, démontant seulement le pot d'échappement et le réservoir. La même chose à l'extérieur, bien plus compliquée en raison de la présence d'un support de benne, ne lui paraît pas indispensable. Une soudure sérieuse sera faite après chanfreinage des deux bords. Cela me permettra toujours de gagner Zagora pour améliorer la réparation chez Ali. Je n'aborde même pas la question du prix histoire ne ne pas enfermer Ahmed dans un devis trop serré qui l'amènerait à bâcler le travail. Je lui demande une prestation sérieuse et lui abandonne immédiatement le véhicule. Nous le récupérerons ce soir même ou demain matin. Le patron se met immédiatement au boulot avec son ouvrier.

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Nous occupons la journée à visiter Bouarfa en compagnie de Jean et Luce. Excellent tagine pour un prix très modique et quelques courses en prévision des jours à venir. Je m'offre même un beau jean tout neuf, D&G pour ne rien vous gacher !!! La lutte anti-contrefaçon n'est pas vraiment une priorité marocaine.
En fin d'après midi, Le travail n'est pas tout à fait terminé. Nous prenons donc une chambre à l'hôtel pour la nuit, bien chère, et bien plus froide que notre petit habitacle habituel. Une sympathique soirée se prolonge à quatre dans le dans le camping-car.

Nous récupérons Euskal-Go dans la matinée. Je me glisse sous le pick-up pour contrôler le travail. Les soudures sont très bien faites, les plaques de 70 cms x 11 cms x 0,8cm font un renfort sérieux. L'alignement est parfait. Jean, qui s'y connaît un peu, professionnel de l'aluminium, est tout à fait confiant. La facture s'élève à 1600dhs, soit à peu près 150€, ce qui constitue un bon prix pour tout le monde. Ahmed garantie son travail à vie … Inch'Allah, et je l'informe qu'il aurait à venir me récupérer n'importe où au Maroc si je recassais.

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Un dernier repas avec Jean et Luce et nous les quittons, espérant nous retrouver dans quelques jours.
Nous voulons retrouver Max et Azi qui ont plus de vingt quatre heures d'avance. Nous savons qu'il voulaient passer deux ou trois jours à Ait Ouazzag, chez Thomas, un allemand producteur d'olives depuis quelques années. Malgré mon envie, nous abandonnons la piste où nous avons cassé et roulons rapidement jusqu'à Bouânane et Beni Bassia : nous descendons après le village au bord de l'oued en eau pour un très joli bivouac. Nous aurons, pour la seule fois du voyage, la visite de la gendarmerie qui contrôle nos passeports.

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Mes lectures de la soirée m'ont montré qu'il y aurait un superbe parcours 4X4 pour redescendre l'oued jusqu'à Bouânane, mais il est recommandé de le faire à plusieurs. J'ai hâte de retrouver Max et nous partons à sa recherche. A la station service où je fais le plein à la sortie de Beni Tajjite, le pompiste a vu passer l'unimog hier en fin d'après midi. A Ait Ouazzag, où nous avons bien du mal à nous faire comprendre, on finit par nous indiquer, à quelques kilomètres, le domaine de Thomas. Les employés y parlent arabe … ou allemand, pas nous. Nous finissons par comprendre que Thomas est parti à Errachidia. L'unimog a été vu : hier soir, ce matin ? Ils ne doivent pas être loin. Nous allons jusqu'à Aït Haddou, nous tournons un moment dans le secteur. Plus personne ne les a vus. Tant pis. Ils n'ont pas de téléphone et nous ne pouvons communiquer que par internet. Puisqu'ils n'ont pas trouvé Thomas, ils auront continué vers Merzouga.
En fait, nous apprendrons plus tard que nous nous sommes loupés de très peu : ils ont pris la piste du col de Belkassem et ont enchaîné dans la journée celle d'Erfoud.

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Nous choisissons quand à nous une piste qui nous amène à Atchana, très jolie dans sa deuxième partie, puis la route qui nous conduit à Boudnib. Euskal-Go a parfaitement négocié les petites difficultés du parcours. Après quelques courses au marché et un thé sur la grand place, nous établissons notre bivouac à quelques encablures, au bord des jardins où nous avons la visite de trois jeunes qui travaillent aux champs jusqu'à la nuit.

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Par bonheur, ma clef 3G m'offre un connection correcte et j'envoie un message à Azi qui y répond immédiatement depuis le camping Tifina à Erfoud. Rendez vous est pris pour le lendemain à ce même camping.

Pour être sûr d'honorer notre rendez vous, j'abandonne mon projet Boudnib-Merzouga et prend la piste directe vers Erfoud. On entre là dans de vastes étendues caillouteuses barrées au loin par la falaise abrupte de la hamada du Guir. Nous rejoignons une piste empruntée l'année dernière et retrouvons au même endroit, vêtu de même, le même commerçant solitaire devant sa cabane et l'étal de ses mêmes cailloux. Nous lui laissons 20dhs et un swcheppes qu'il regarde avec suspicion, en échange d'un banal caillou vendu pour une météorite sous prétexte qu'il reste collé à l'aimant. Il faut faire marcher le petit commerce.

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Nous entrons à midi dans le camping Tifana où Max et Azi, un peu patraques, se sont mis à la diète et se reposent pour la journée. Nous les rassurons sur l'état d'Euskal-Go. Ils nous annoncent qu'ils ont retrouvé tout leur matériel ; Ouf, car je sentais peser sur moi la responsabilité de la perte.
Nous les laissons à leur jeun pour aller manger quelques boulettes de viande grillée dans un restau de la ville puis nous faisons un tour au souk encore animé malgré l'heure.
Pour occuper l'après midi, nous partons par la route en direction de Merzouga. Mais le tour va être un peu long et je décide de regagner le camping en coupant plein ouest par une piste improbable qui jardine entre ravines et fonds d'oueds marécageux pour finir au pied d'un cordon de dunettes. Il y a cinq cent mètres à passer, je ne vais pas dégonfler pour si peu, et je m'y plante lamentablement jusqu'au ventre : je n'ai pas fait dix mètres ! Après vingt minutes de pelletage, chaleureusement félicité par Nicole,je reprend la piste jusqu'à Dar Kaoua et je rentre au camping par Rissani.

Max et Azimut ont fait un feu : nous grillons du poulet sur les braise rougeoyantes et mettons au point notre programme des jours à venir.

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : ven. 18 janv. 2013 17:24
par Pierre
Je comprends que tu aies acheté un nouveau jean, car celui que tu portes sur une photo est un peu rapé aux genoux et sur le film on dirait que tu implores quelqu'un… :ange: qui a du t'entendre puisque vous avez pu reprendre le voyage.

Re: Euskal-Go retour du Maroc.

Posté : ven. 18 janv. 2013 19:13
par Pepone50
Bonjour,
belle leçon de "mécanosoudure". A partir de maintenant je ne partirai plus sans des sangles, les votres ont fait merveille. Mais il faut du sang froid pour faire cette distance sur une sangle!!!.
Je ne saurai cependant vous conseiller de revoir la répartition des masses de la cellule, car de toute évidence bien en arriere de l'essieu.
bien cordialement