Algérie 10 octobre au 9 novembre 2023
Posté : mer. 19 juin 2024 22:10
Voici un petit compte rendu d'un voyage fabuleux, que j'attendais depuis des années, en particulier aller à l'Assekrem, mais il y a eu bien plus que ça.
Parti avec un groupe dont je connaissais plus ou moins tout le monde, se sont greffés à nous deux personnes que nous ne connaissions pas.
Un petit rassemblement durant l'été, chez moi, sur un terrain que certains connaissent, pour préparer ce beau voyage, a été nécessaire.
Embarquement le 10 octobre à Marseille, et c'est parti.
Pour sortir du port d'Alger, grâce à notre guide (qui est devenu un ami), un bureau spécial pour le groupe est ouvert afin de faire les visas et toute la paperasse, tout au même endroit. Pendant ce temps, il va nous chercher le change qu'on veut et les cartes SIM. En principe, en ce moment, il faut compter 10 à 12 heures pour sortir du port. Nous ça a été fait en 4 heures.
Puis direction un super hôtel d'où nous partirons le lendemain matin très tôt car la descente en deux jours de route va être longue.
Direction Hassi Daoulas, Ouargla, Assi Messaoud, In Amenas, Illizi, en deux jours.
A partir de là, on ne vas plus beaucoup rouler sur le goudron.
Nous entrons dans le Tassili N'Ajjer en direction de Djanet.
Après quelques bivouacs, nous voilà à Djanet, une nuit encore à l'hôtel et les préparatifs logistiques pour une virée de 7 jours sans voir personne, nous voilà prendre plein Sud, un petit passage pour voir la vache qui pleure et direction le Ténéré, passage à la balise Berliet puis Sud Ouest pour entrer dans la Tadrart par le Sud. Un bivouac à 20 kms du Niger et 40 de la Lybie. Les paysages sont somptueux.
Nous allons serpenter pendant 6 nuits et 7 jours pour remonter sur Djanet en sortant par la passe Nord de la Tadrart, là ou les touristes accompagnés par des orgas et guides parfois autoproclamés, se ruent vers les très belles sculptures de dame nature et les gravures rupestres. Mais ils n'en voient que très peu en rapport de ce que nous avons pu voir. Très très peu d'orgas connaissent, ont les autorisations et passent par le Sud. Notre guide est fabuleux et nous fait voir des choses que peu connaissent. Les bivouacs sont tous somptueux.
Le groupe que nous formons est très lié, les deux "inconnus" dont un est Italien ont été intégrés immédiatement et sont devenus eux aussi des amis. Nous nous sommes tous retrouvés depuis et restons en contact quasi permanent. Nous avons vite instauré un système pour les bivouacs du soir, ou tout le monde participe d'une manière ou d'une autre à la mise en place du repas que les femmes principalement, mais pas que, préparent pour tout le groupe. Nous avons eu droit à une fondue savoyarde préparée par nos amis Suisses, en pleine tempête de sable puis de pluie. Mais on l'a mangée quand même, avec les masques et lunettes. Ca craquait un peu sous la dent, mais c'était bon. Nous avons eu droit aussi à des soirées pâtes italiennes, préparées par Marco, un régal aussi. Seuls restent à l'écart, mais pas loin, deux Touaregs qui servent de chauffeurs à deux couples qui n'ont pas de 4x4 et ne savent pas conduire ce type d'engin. Ils ont vite appris sur les nôtres. Nous échangions souvent de copilote et de pilote, voire d'engin.
Une copine va malheureusement avoir un souci de santé. Leur chauffeur va rapatrier le couple à Djanet pour la soigner et pour qu'elle puisse continuer. Lorsque nous les retrouverons, nous apprendrons qu'elle ne peut continuer et ils rentrerons en avion vers la France. Mon coéquipier rentrera aussi avec eux, c'est sa femme qui a un souci de santé et il ne veut pas la laisser seule.
Je me retrouve donc seul dans mon véhicule. D'autres viendront ponctuellement, j'aurai même l'occasion de transporter sur quelques kilomètres, un local qu'on a trouvé en plein désert et qui me demandera de le déposer à un endroit où il n'y a rien non plus. Il va à un mariage !!!! On aurait dit un gamin quand il est monté dans le Toy. Yala Yala, il sautait sur le siège pour que je démarre. Un peu plus loin j'ai eu droit à un "chouia chouia !", j'allais un peu trop vite pour lui !!!!
Le soir, quand tout le monde allait se coucher de son côté, les deux Touaregs m'appelaient pour le thé et m'ont appris à le faire comme eux.
Depuis, tous les soirs je fais le thé où que nous soyons, à la maison, en bivouac, et si j'oublie, Sophie ne manque pas de me le rappeler. On est devenus accros.
Nous sommes passés au fameux site d'Essendilène. Puis Fort Gardel (pas top), ville de chercheurs d'or où tu n'es pas forcement le bienvenu. Nous passerons voir des salines encore exploitées jusqu'en 1970. Puis descente sur Tamanrasset. Hôtel et prépa, puis ascension de L'Assekrem.
Nous somme maintenant dans l'Ahaggar. Nous ferons l'ascension à pieds jusqu'à l'ermitage du Père Charles de Foucault. Visite de l'ermitage, vue magnifique avec le coucher de soleil, redescente à pieds aux véhicules pour un couscous que nous préparons sur place avec mouton grillé au feu de bois que nous avons apporté. Salha, le chauffeur restant, assurera la cuisson de la viande. Nos deux amis nous ont aussi préparé durant le périple, du pain cuit dans le sable et surtout le thé.
Le lendemain matin à 5h00, je suis remonté seul et dans la nuit, sans lampe, jusqu'à l'ermitage puis les autres m'ont rejoint petit à petit. Nous avons attendu le merveilleux lever de soleil sur les pitons de l'Assekrem. Vous avez tous vu les photos (où y êtes allés), mais moi je l'ai vu en vrai. Mon rêve était réalisé. J'ai atteint LE but de mes rêves, aller en haut. Faut dire que j'ai lu 14 livres sur Charles de Foucault et sa vie m'a fasciné. Je voulais aller là.
Ensuite retour à Tam, puis route vers Ain Salah (El Goléa où est enterré De Foucault, nous allons sur sa tombe) puis Timimoune, capitale de la vente d'esclaves pendant très longtemps. Visite des villages autour, gestion de l'eau avec répartition du volume en rapport de la superficie et du volume de récoltes cultivés dans l'intérêt du village. On n'a rien inventé depuis bien longtemps, on a simplement adapté ou modernisé, mais avant, ils savaient bien mieux que nous, survivre en communauté.
Nous passerons deux nuit à bivouaquer dans la cour d'un établissement normalement de vacances pour groupes, mais vide à ce moment là. On nous y préparera un super repas local.
Le retour vers Alger, à notre demande, se fera d'une seule traite, soit 1170 kms (dont 700 en échappement libre, le collecteur a cassé !!!), afin de garder la dernière journée pour un peu visiter la casbah d'Alger.
Retour sur Marseille le 9 novembre. Des images plein les yeux, des souvenirs extraordinaires, une amitié qui s'est crée et qui perdure, une entraide sans exception, même quand Christian s'est mis sur le côté en en dévers (2 treuils pour le sécuriser afin qu'il ne bascule pas plus bas et moi avec mon treuil pour le tirer en arrière vers une zone plus plate et le relever et rien de cassé).
Très beau voyage, pour moi, l'Algérie est le plus beau pays parmi ceux que je connais en Afrique soit, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie et un peu le Nord du Sénégal.
Enormément d'émotions, et pas que pour moi. Il y a eu des moments ou tout le monde se taisait devant un paysage magnifique et on pouvait voir des larmes dans les yeux de certains. C'est ça l'émotion devant l'indéfinissable.
Je mets quelques unes des 1370 photos et vidéos (non triées) que j'ai faites avec mon téléphone, désolé pour la qualité.
Fondue savoyarde dans la tempête de sable
Une des multiples arches de la Tadrart
Bivouac dans la Tadrart
Une Guelta
Pain de sable
Début du Ténéré
Balise Berliet
Coucher de soleil dans le Ténéré
Essendilène
La vache qui pleure
Iharen, montagne de l'étranger avec mon ami Salha
Ermitage de Charles de Foucault
Hôtel de l'ermitage datant de De Foucault
Clé du Ténéré, dans l'ermitage et datant de De Foucault
Coucher de soleil sur les pitons de l'Assekrem
Lever de soleil sur les pitons
Un peu plus haut dans le ciel
Tombe de C. De Foucault à El Goléa
Gestion de l'eau dans un village près de Timimoune.
Merci de m'avoir lu.
Parti avec un groupe dont je connaissais plus ou moins tout le monde, se sont greffés à nous deux personnes que nous ne connaissions pas.
Un petit rassemblement durant l'été, chez moi, sur un terrain que certains connaissent, pour préparer ce beau voyage, a été nécessaire.
Embarquement le 10 octobre à Marseille, et c'est parti.
Pour sortir du port d'Alger, grâce à notre guide (qui est devenu un ami), un bureau spécial pour le groupe est ouvert afin de faire les visas et toute la paperasse, tout au même endroit. Pendant ce temps, il va nous chercher le change qu'on veut et les cartes SIM. En principe, en ce moment, il faut compter 10 à 12 heures pour sortir du port. Nous ça a été fait en 4 heures.
Puis direction un super hôtel d'où nous partirons le lendemain matin très tôt car la descente en deux jours de route va être longue.
Direction Hassi Daoulas, Ouargla, Assi Messaoud, In Amenas, Illizi, en deux jours.
A partir de là, on ne vas plus beaucoup rouler sur le goudron.
Nous entrons dans le Tassili N'Ajjer en direction de Djanet.
Après quelques bivouacs, nous voilà à Djanet, une nuit encore à l'hôtel et les préparatifs logistiques pour une virée de 7 jours sans voir personne, nous voilà prendre plein Sud, un petit passage pour voir la vache qui pleure et direction le Ténéré, passage à la balise Berliet puis Sud Ouest pour entrer dans la Tadrart par le Sud. Un bivouac à 20 kms du Niger et 40 de la Lybie. Les paysages sont somptueux.
Nous allons serpenter pendant 6 nuits et 7 jours pour remonter sur Djanet en sortant par la passe Nord de la Tadrart, là ou les touristes accompagnés par des orgas et guides parfois autoproclamés, se ruent vers les très belles sculptures de dame nature et les gravures rupestres. Mais ils n'en voient que très peu en rapport de ce que nous avons pu voir. Très très peu d'orgas connaissent, ont les autorisations et passent par le Sud. Notre guide est fabuleux et nous fait voir des choses que peu connaissent. Les bivouacs sont tous somptueux.
Le groupe que nous formons est très lié, les deux "inconnus" dont un est Italien ont été intégrés immédiatement et sont devenus eux aussi des amis. Nous nous sommes tous retrouvés depuis et restons en contact quasi permanent. Nous avons vite instauré un système pour les bivouacs du soir, ou tout le monde participe d'une manière ou d'une autre à la mise en place du repas que les femmes principalement, mais pas que, préparent pour tout le groupe. Nous avons eu droit à une fondue savoyarde préparée par nos amis Suisses, en pleine tempête de sable puis de pluie. Mais on l'a mangée quand même, avec les masques et lunettes. Ca craquait un peu sous la dent, mais c'était bon. Nous avons eu droit aussi à des soirées pâtes italiennes, préparées par Marco, un régal aussi. Seuls restent à l'écart, mais pas loin, deux Touaregs qui servent de chauffeurs à deux couples qui n'ont pas de 4x4 et ne savent pas conduire ce type d'engin. Ils ont vite appris sur les nôtres. Nous échangions souvent de copilote et de pilote, voire d'engin.
Une copine va malheureusement avoir un souci de santé. Leur chauffeur va rapatrier le couple à Djanet pour la soigner et pour qu'elle puisse continuer. Lorsque nous les retrouverons, nous apprendrons qu'elle ne peut continuer et ils rentrerons en avion vers la France. Mon coéquipier rentrera aussi avec eux, c'est sa femme qui a un souci de santé et il ne veut pas la laisser seule.
Je me retrouve donc seul dans mon véhicule. D'autres viendront ponctuellement, j'aurai même l'occasion de transporter sur quelques kilomètres, un local qu'on a trouvé en plein désert et qui me demandera de le déposer à un endroit où il n'y a rien non plus. Il va à un mariage !!!! On aurait dit un gamin quand il est monté dans le Toy. Yala Yala, il sautait sur le siège pour que je démarre. Un peu plus loin j'ai eu droit à un "chouia chouia !", j'allais un peu trop vite pour lui !!!!
Le soir, quand tout le monde allait se coucher de son côté, les deux Touaregs m'appelaient pour le thé et m'ont appris à le faire comme eux.
Depuis, tous les soirs je fais le thé où que nous soyons, à la maison, en bivouac, et si j'oublie, Sophie ne manque pas de me le rappeler. On est devenus accros.
Nous sommes passés au fameux site d'Essendilène. Puis Fort Gardel (pas top), ville de chercheurs d'or où tu n'es pas forcement le bienvenu. Nous passerons voir des salines encore exploitées jusqu'en 1970. Puis descente sur Tamanrasset. Hôtel et prépa, puis ascension de L'Assekrem.
Nous somme maintenant dans l'Ahaggar. Nous ferons l'ascension à pieds jusqu'à l'ermitage du Père Charles de Foucault. Visite de l'ermitage, vue magnifique avec le coucher de soleil, redescente à pieds aux véhicules pour un couscous que nous préparons sur place avec mouton grillé au feu de bois que nous avons apporté. Salha, le chauffeur restant, assurera la cuisson de la viande. Nos deux amis nous ont aussi préparé durant le périple, du pain cuit dans le sable et surtout le thé.
Le lendemain matin à 5h00, je suis remonté seul et dans la nuit, sans lampe, jusqu'à l'ermitage puis les autres m'ont rejoint petit à petit. Nous avons attendu le merveilleux lever de soleil sur les pitons de l'Assekrem. Vous avez tous vu les photos (où y êtes allés), mais moi je l'ai vu en vrai. Mon rêve était réalisé. J'ai atteint LE but de mes rêves, aller en haut. Faut dire que j'ai lu 14 livres sur Charles de Foucault et sa vie m'a fasciné. Je voulais aller là.
Ensuite retour à Tam, puis route vers Ain Salah (El Goléa où est enterré De Foucault, nous allons sur sa tombe) puis Timimoune, capitale de la vente d'esclaves pendant très longtemps. Visite des villages autour, gestion de l'eau avec répartition du volume en rapport de la superficie et du volume de récoltes cultivés dans l'intérêt du village. On n'a rien inventé depuis bien longtemps, on a simplement adapté ou modernisé, mais avant, ils savaient bien mieux que nous, survivre en communauté.
Nous passerons deux nuit à bivouaquer dans la cour d'un établissement normalement de vacances pour groupes, mais vide à ce moment là. On nous y préparera un super repas local.
Le retour vers Alger, à notre demande, se fera d'une seule traite, soit 1170 kms (dont 700 en échappement libre, le collecteur a cassé !!!), afin de garder la dernière journée pour un peu visiter la casbah d'Alger.
Retour sur Marseille le 9 novembre. Des images plein les yeux, des souvenirs extraordinaires, une amitié qui s'est crée et qui perdure, une entraide sans exception, même quand Christian s'est mis sur le côté en en dévers (2 treuils pour le sécuriser afin qu'il ne bascule pas plus bas et moi avec mon treuil pour le tirer en arrière vers une zone plus plate et le relever et rien de cassé).
Très beau voyage, pour moi, l'Algérie est le plus beau pays parmi ceux que je connais en Afrique soit, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie et un peu le Nord du Sénégal.
Enormément d'émotions, et pas que pour moi. Il y a eu des moments ou tout le monde se taisait devant un paysage magnifique et on pouvait voir des larmes dans les yeux de certains. C'est ça l'émotion devant l'indéfinissable.
Je mets quelques unes des 1370 photos et vidéos (non triées) que j'ai faites avec mon téléphone, désolé pour la qualité.
Fondue savoyarde dans la tempête de sable
Une des multiples arches de la Tadrart
Bivouac dans la Tadrart
Une Guelta
Pain de sable
Début du Ténéré
Balise Berliet
Coucher de soleil dans le Ténéré
Essendilène
La vache qui pleure
Iharen, montagne de l'étranger avec mon ami Salha
Ermitage de Charles de Foucault
Hôtel de l'ermitage datant de De Foucault
Clé du Ténéré, dans l'ermitage et datant de De Foucault
Coucher de soleil sur les pitons de l'Assekrem
Lever de soleil sur les pitons
Un peu plus haut dans le ciel
Tombe de C. De Foucault à El Goléa
Gestion de l'eau dans un village près de Timimoune.
Merci de m'avoir lu.
, on sent que tu revis ces fabuleux moments, c'est super que tu aies pu réaliser ton rêve.