Bonjour !
@sakapus : et non, nous n'aurons pas l'occasion de retourner à Samarcande avant notre départ, mais nous ne regrettons rien, l'ambiance était tellement extraordinaire au milieu de cette foule jeune et joyeuse ! Et nous avons pu admirer les 3 medersas sans aucun touriste devant !!!
@oc07 : en général quand on dit qu'on est français, la 1ère réplique est M'Bappé et Benzema

Et on peut effectivement rapprocher la gentillesse des Ouzbeks de celle des Turcs, d'ailleurs certaines populations dans le pays sont turcophones.
Comme nous sommes un peu têtus, le lendemain nous essayons à nouveau de trouver le départ du sentier qui nous permettrait de nous balader dans le fond du canyon. Et cette fois-ci bingo, on trouve une entrée. Mais de sentier, point, ce sont surtout des traces laissées par les animaux. On s'engage sur l'un d'eux, tellement étroit qu'on marche comme des mannequins sur un catwalk, en croisant un pied devant l'autre. Et on arrive au lit de la rivière, encore boueux et impossible à traverser, on s'enfonce vraiment trop. Retour à la voiture, changement de programme, on va aller tenter de dénicher la forteresse de Kurganzol.
Cette forteresse, ou du moins ce qu'il en reste, a été découverte en 2003 et fait partie d'un ensemble de 6 forteresses construites par Alexandre le Grand lorsqu'en 329 av. JC, après avoir traversé le fleuve Oxus il décide d'aller conquérir la Sogdiane. Mais il doit y renoncer pour mater quelques rébellions en Bactriane et y fait construire ces forteresses afin de sécuriser la région. Les emplacements sont assez proches les uns des autres afin que si l'une d'entre elle est attaquée, elle puisse recevoir l'aide de la plus proche. Kurganzol est située sur un éperon élevé des montagnes de Hissar, à 924 m d'altitude. Les falaises du côté sud de la fortification sont pratiquement verticales et hautes de dizaines de mètres, mais au nord se trouve la surface relativement uniforme d'un éperon rocheux, qui se fond dans le plateau du bassin de Baysun. Mais pour l'instant, même avec le point gps, on a du mal à la trouver, elle doit vraiment être complètement fondue !!
La piste que l'on prend nous conduit à un petit hameau. Nous y laissons la voiture pour tenter d'accéder à la forteresse en nous guidant au gps. Mais nous sommes du mauvais côté : la forteresse est bien à quelques centaines de mètres, mais en haut de la falaise verticale infranchissable de là où nous sommes. Qu'à cela ne tienne, nous allons chercher un coin ombragé pour le pique-nique. Mais dans ce relief vallonné sillonné d'innombrables chemins à bestiaux, nous nous égarons et devons remonter sur une hauteur pour localiser la voiture !!! Rien de bien méchant. Pour l'ombre ce sera peine perdue, même celle de la voiture reste juste en dessous

, les arbres sont chez le fermier, entourés d'un mur bien haut !!
Nous finissons par trouver les fameux vestiges de la forteresse, effectivement il ne reste pas grand chose mais l'emplacement était numéro 1. De là nous pouvons voir le hameau où nous nous sommes fourvoyés quelques heures plus tôt.
Le lendemain nous quittons Boysun à regret, nous avons beaucoup aimé l'ambiance rurale de cette petite ville et la gentillesse sans détours de sa population. Direction Termez. La route nous offre des paysages variés, minéraux en altitude, agricoles et verdoyants dans la plaine le long de la rivière, le tout servi sur un goudron très varié aussi, au mieux concassé, au pire absent, voire l'inverse, avec une confortable moyenne de 35 km/h. Notre 1er arrêt sera pour le minaret de Yarkurgon. Il date du XIIè siècle. A l'origine il mesurait 50 m mais a été raccourci à 22 m sous l'ère soviétique.
2ème arrêt, le site de Qirq qiz Sayori, forteresse en cours de restauration. Elle fut construite aux IX-X ss. de notre ère en simple terre battue, c'était apparemment la résidence d’été d’un émir samanide qui préférait passer le temps en été loin du bruit et de l’agitation de la grande ville . Son nom signifie "quarante filles" et donna lieu à de nombreuses légendes dont l'une d'entre elle n'est pas sans rapport avec les Amazones, on retrouvera leurs traces un peu plus loin d'ailleurs, 40 filles guerrières sachant manier le sabre..
Arrêt suivant, Sultan Saadat. C'est un mausolée édifié entre le Xè et le XVII è siècle. Apparemment en mémoire de descendants directs du prophète, mais bon, on va se contenter d'en faire le tour. Juste derrière, une mosquée flambant neuve est en train de sortir de terre et on n'a pas mégoté sur les matériaux. Comment le pays, qui manque cruellement d'infrastructures, a-t-il les moyens de financer des édifices aussi grandioses ? Une petite recherche sur le net et l'on voit que le développement de l'Ouzbékistan se fait en partenariat avec la BID, la Banque Islamique pour le Développement, créée en 1973 à Djeddah et dont l'Arabie Saoudite détient 23% et des brouettes, l'Ouzbékistan n'étant lui présent qu'à 0,03%. Bon, peut-être un début d'explication. Toujours est-il que le côté ostentatoire de cette nouvelle mosquée fait mal aux yeux !!
Au milieu d'un champ se dresse les vestiges du Stoupa de Zurmala qui date du IIè siècle après JC. Le bouddhisme tient une place importante dans l'histoire de Termez, je vous laisse méditer devant le stoupa, la suite demain

, bonne soiré.
