Le Bremach en Afrique, ou le baptême du feu d'un p'tit gros sur les pistes
Posté : dim. 13 mars 2022 17:32
Bonjour !
Petit retour en arrière, nous sommes en 2013...
Lorsque nous avons vu nos bacs à sable favoris se fermer les uns après les autres, il est devenu évident que nous ne pourrions plus voyager aussi léger qu'avant. Le temps était venu d'envisager un véhicule qui nous serve aussi d'abri. On cogitait depuis longtemps sur un Iveco lorsque l'occasion s'est présentée d'acquérir un Bremach. Prix très avantageux, très peu de kilomètres (19 000 pour un véhicule de 10 ans), cela permettait de s'essayer au p'tit gros avant un investissement plus conséquent. Le Bremach, pour ceux qui ne connaissent pas, est un véhicule italien dont beaucoup d'éléments proviennent d'Iveco, initialement fabriqué à Brescia (d'où son nom BREscia-MACHina), à voie étroite, à peine 1,70 m, destiné aux travaux de voirie dans les villages italiens où les rues sont très étroites. Celui-ci est un double cabine, ce qui ne nous avantage pas car la longueur du plateau est réduite, mais on fera avec.

Pour la cellule, pas question d'investir d'emblée dans du luxe, on va faire simple et surtout rapide, le but étant de pouvoir l'utiliser au plus vite. Le hasard a fait que la longueur du plateau correspondait exactement aux dimensions des portes fenêtres 1er prix d'une grande enseigne de bricolage. Il suffisait de démonter les doubles vitrages, de les remplacer par de l'alu strié à l'extérieur et de l'isorel à l'intérieur en intercalant un panneau de polystyrène entre les deux pour l'isolation. Deux autres fenêtres sont venues compléter l'ensemble, une pour le panneau arrière et l'autre pour le panneau de toit ouvrant qui nous permettait d'être debout.



Pour l'aménagement, les images parlent d'elles-mêmes.
D'un côté le réservoir de gas oil additionnel, le réservoir d'eau, les caisses à outils, de l'autre la cuisine, un système qui nous vaudra souvent le surnom du "camion à pizzas".

A l'intérieur seulement 2 couchettes et pour les vêtements de solides sacs accrochés au panneau du fond.


Nous utiliserons la cabine arrière pour y mettre le frigo, les réserves de nourriture etc...

La galerie du Def s'adaptant parfaitement à la cabine, nous la récupérons pour y stocker les 2 roues de secours, avec la mise en place d'un système de treuil car chacune pèse 65 kg.


Voilà le résultat, extérieur et intérieur.


Maintenant, reste plus qu'à trouver où on va emmener promener notre nouveau joujou. On n'a pas le temps matériel de préparer un périple nous-même, on va donc s'inscrire au raid Kangari proposé en janvier 2014 par Sudexpé. Il y a 25 véhicules prévus, c'est pas ce qui nous plaît le plus comme formule, mais la destination, la Sierra Leone, nous tente bien. Va pour Kangari...

Traversée classique Sète Tanger et 1er arrêt à Marrakech. Dès la sortie de l'autoroute, les premiers ronds points mettent en évidence un petit souci au niveau des roues qui frottent méchamment dans les ailes. Il faut dire que nous lui avons mis des chaussures de rando à la place de ses chaussures de ville. Mais le problème n'était pas apparu lorsque nous l'avions essayé avant de partir : il était sans doute moins chargé.
Nous continuons vers Agadir et la plage Blanche que nous prenons cette fois-ci dans l'autre sens. A la remontée dans l'oued, le souci des pneus qui frottent dans les ailes devient vraiment préoccupant...



Nous prenons un bivouac au milieu de quelques dunes avant Laâyoune. Il crachouille et la nuit tombe. On s'aperçoit que les ailes avant entaillent aussi le pneu, il faut faire quelque chose. A la frontale et sous la pluie, on commence par démonter les garde-boue puis on scie les ailes avant à la scie à métaux pour les écarter du pneu. En rouge sur la photo, les traits de scie pour replier l'aile vers l'extérieur.

C'est nettement mieux et nous poursuivons jusqu'à Dakhla sans autre souci.



Demain la Mauritanie...
Après un bivouac derrière les grandes dunes d'où l'on voit passer le train de la mine, nous suivons un tracé qui va nous mener jusqu'au banc d'Arguin. Le grand nombre de véhicules participant à ce raid nous avait un peu chagrinés au départ. Il apparaît vite que cela ne sera pas un problème : notre véhicule est beaucoup plus lent que les autres, nous sommes et serons définitivement tout seuls sur la piste et bon derniers à chaque étape avec des écarts de temps souvent de plusieurs heures. Mais pour le moment, c'est la durite de l'intercooler qui passe son temps à se défaire, un second collier suffira ce soir à pallier le problème.

Nous poserons le bivouac au village d'Arkeiss, au cap Tafarit, avec une vue absolument exceptionnelle sur le banc d'Arguin. Les Imraguen, ethnie qui a en charge de s'occuper du parc nous prépareront un repas gargantuesque à base de poisson, d'énormes courbines cuites au feu de bois...






Nous n'avons pas trouvé de trace du radeau, mais nous avons trouvé la méduse..



Nous continuons le lendemain le long du banc d'Arguin. Les bateaux à moteur y sont interdits, la pêche se fait à bord des lanches, bateaux à voile traditionnels.

A la sortie du banc d'Arguin, nous faisons halte dans le village de Nouamghar. Ici les femmes travaillent le mulet jaune qu'elles font sécher et dont elles récupèrent les œufs, l'équivalent de la poutargue chez nous. Nous ne sommes plus dans la réserve du banc d'Arguin, les pêcheurs ont de grosses barques à moteur. Nous resterons plusieurs heures arrêtés au village le temps que la marée descende pour nous permettre de rouler sur la plage.










La marée sera plus rapide que nous, nous devrons nous arrêter avant d'atteindre Nouakchott. L'usine à poissons toute proche nous fera nous sentir moins seuls... le soleil se lève, en route pour la grande ville.

Nouakchott, pleins de gas-oil, quelques courses et nous repartons, demain, prochaine étape, le Diawling et le Sénégal...




A demain, bonne soirée,
Annick
Petit retour en arrière, nous sommes en 2013...
Lorsque nous avons vu nos bacs à sable favoris se fermer les uns après les autres, il est devenu évident que nous ne pourrions plus voyager aussi léger qu'avant. Le temps était venu d'envisager un véhicule qui nous serve aussi d'abri. On cogitait depuis longtemps sur un Iveco lorsque l'occasion s'est présentée d'acquérir un Bremach. Prix très avantageux, très peu de kilomètres (19 000 pour un véhicule de 10 ans), cela permettait de s'essayer au p'tit gros avant un investissement plus conséquent. Le Bremach, pour ceux qui ne connaissent pas, est un véhicule italien dont beaucoup d'éléments proviennent d'Iveco, initialement fabriqué à Brescia (d'où son nom BREscia-MACHina), à voie étroite, à peine 1,70 m, destiné aux travaux de voirie dans les villages italiens où les rues sont très étroites. Celui-ci est un double cabine, ce qui ne nous avantage pas car la longueur du plateau est réduite, mais on fera avec.

Pour la cellule, pas question d'investir d'emblée dans du luxe, on va faire simple et surtout rapide, le but étant de pouvoir l'utiliser au plus vite. Le hasard a fait que la longueur du plateau correspondait exactement aux dimensions des portes fenêtres 1er prix d'une grande enseigne de bricolage. Il suffisait de démonter les doubles vitrages, de les remplacer par de l'alu strié à l'extérieur et de l'isorel à l'intérieur en intercalant un panneau de polystyrène entre les deux pour l'isolation. Deux autres fenêtres sont venues compléter l'ensemble, une pour le panneau arrière et l'autre pour le panneau de toit ouvrant qui nous permettait d'être debout.



Pour l'aménagement, les images parlent d'elles-mêmes.
D'un côté le réservoir de gas oil additionnel, le réservoir d'eau, les caisses à outils, de l'autre la cuisine, un système qui nous vaudra souvent le surnom du "camion à pizzas".


A l'intérieur seulement 2 couchettes et pour les vêtements de solides sacs accrochés au panneau du fond.


Nous utiliserons la cabine arrière pour y mettre le frigo, les réserves de nourriture etc...

La galerie du Def s'adaptant parfaitement à la cabine, nous la récupérons pour y stocker les 2 roues de secours, avec la mise en place d'un système de treuil car chacune pèse 65 kg.


Voilà le résultat, extérieur et intérieur.


Maintenant, reste plus qu'à trouver où on va emmener promener notre nouveau joujou. On n'a pas le temps matériel de préparer un périple nous-même, on va donc s'inscrire au raid Kangari proposé en janvier 2014 par Sudexpé. Il y a 25 véhicules prévus, c'est pas ce qui nous plaît le plus comme formule, mais la destination, la Sierra Leone, nous tente bien. Va pour Kangari...

Traversée classique Sète Tanger et 1er arrêt à Marrakech. Dès la sortie de l'autoroute, les premiers ronds points mettent en évidence un petit souci au niveau des roues qui frottent méchamment dans les ailes. Il faut dire que nous lui avons mis des chaussures de rando à la place de ses chaussures de ville. Mais le problème n'était pas apparu lorsque nous l'avions essayé avant de partir : il était sans doute moins chargé.
Nous continuons vers Agadir et la plage Blanche que nous prenons cette fois-ci dans l'autre sens. A la remontée dans l'oued, le souci des pneus qui frottent dans les ailes devient vraiment préoccupant...



Nous prenons un bivouac au milieu de quelques dunes avant Laâyoune. Il crachouille et la nuit tombe. On s'aperçoit que les ailes avant entaillent aussi le pneu, il faut faire quelque chose. A la frontale et sous la pluie, on commence par démonter les garde-boue puis on scie les ailes avant à la scie à métaux pour les écarter du pneu. En rouge sur la photo, les traits de scie pour replier l'aile vers l'extérieur.

C'est nettement mieux et nous poursuivons jusqu'à Dakhla sans autre souci.



Demain la Mauritanie...
Après un bivouac derrière les grandes dunes d'où l'on voit passer le train de la mine, nous suivons un tracé qui va nous mener jusqu'au banc d'Arguin. Le grand nombre de véhicules participant à ce raid nous avait un peu chagrinés au départ. Il apparaît vite que cela ne sera pas un problème : notre véhicule est beaucoup plus lent que les autres, nous sommes et serons définitivement tout seuls sur la piste et bon derniers à chaque étape avec des écarts de temps souvent de plusieurs heures. Mais pour le moment, c'est la durite de l'intercooler qui passe son temps à se défaire, un second collier suffira ce soir à pallier le problème.

Nous poserons le bivouac au village d'Arkeiss, au cap Tafarit, avec une vue absolument exceptionnelle sur le banc d'Arguin. Les Imraguen, ethnie qui a en charge de s'occuper du parc nous prépareront un repas gargantuesque à base de poisson, d'énormes courbines cuites au feu de bois...






Nous n'avons pas trouvé de trace du radeau, mais nous avons trouvé la méduse..



Nous continuons le lendemain le long du banc d'Arguin. Les bateaux à moteur y sont interdits, la pêche se fait à bord des lanches, bateaux à voile traditionnels.

A la sortie du banc d'Arguin, nous faisons halte dans le village de Nouamghar. Ici les femmes travaillent le mulet jaune qu'elles font sécher et dont elles récupèrent les œufs, l'équivalent de la poutargue chez nous. Nous ne sommes plus dans la réserve du banc d'Arguin, les pêcheurs ont de grosses barques à moteur. Nous resterons plusieurs heures arrêtés au village le temps que la marée descende pour nous permettre de rouler sur la plage.










La marée sera plus rapide que nous, nous devrons nous arrêter avant d'atteindre Nouakchott. L'usine à poissons toute proche nous fera nous sentir moins seuls... le soleil se lève, en route pour la grande ville.

Nouakchott, pleins de gas-oil, quelques courses et nous repartons, demain, prochaine étape, le Diawling et le Sénégal...




A demain, bonne soirée,
Annick