Casa Trotter

Bonjour,
Non, nous n'avons pas été en Turquie ces derniers temps, je viens vous narrer notre dernier séjour là-bas, qui remonte à 2013. Je sais que vous êtes nombreux sur ce forum à aimer ce pays, ça vous rappellera de bons souvenirs !

Après une rapide réflexion, nous optons pour la route. Prendre le ferry en Italie représente quasiment autant de kilomètres et de temps, nous préférons rouler. En plus, Michel ne supporte pas très bien le roulis...
Nous devions partir à 3 véhicules, finalement ils choisissent une autre destination, à nous la liberté.


7 semaines, 16 frontières, 7 000 kms sur place, 13 000 Kms en tout, 70 % de pistes, d'Istanbul aux frontières de l'Est (Géorgie, Arménie, Iran).

Notre voyage, entamé le 30 juillet, commence par un bivouac qui aurait pu être très sympa, derrière une chapelle et un cimetière autour du Lac de Garde....et tout près d'un élevage porcin, en tout cas, c'est l'interprétation que nous avons donné de la symphonie nocturne. Michel a doté le Toy d'un aménagement qui nous permet d'y dormir confortablement, mais je suis encore réticente à m'enfermer dans la voiture, donc on monte la tente.



Frontière Italie / Slovénie sans souci, frontière Slovénie / Croatie en 10 minutes, il fait beau, tout va bien. Bivouac à l'entrée d'un champ croate près de Nova Gradiska. Un tracteur dévale la colline en face droit vers nous, nous sommes un peu inquiets, surtout lorsqu'on découvre que les occupants sont armés. Finalement, quelques sourires et ils s'en vont, nos connaissances en croate étant ce qu'elles sont, pas d'échanges possibles !



La traversée de cette partie de la Croatie est longue et encombrée de camions turcs, de grosses voitures suisses ou allemandes. L'approche de la frontière nous incite à quitter l'autoroute, on prend l'option sans péage, bonne pioche. En 20 minutes, nous passons la frontière Croatie / Serbie, en ayant fait rire le douanier croate confronté à mes 5 prénoms, puis la douanière serbe qui croit que Michel est Turc. On reste sur les petites routes, traversée de Belgrade qui explose par rapport à notre passage précédent en 2009. Les nouveaux magasins, malls, lotissements n'ont tout de même pas fait disparaître les grandes barres d'immeubles "titosques", mot inventé avant que je découvre l'art brutaliste.



La Tour Genex, exemple de cet art brutaliste.

Bivouac dans un champ à moustiques serbes en direction d'un poste frontière Serbie/Bulgarie franchi en 2009 au bout d'une route en chantier et qui n'existe plus ? ? ? Le GPS refuse de nous y emmener, dans le doute, demi-tour vers le passage classique au nord. Pas joyeux car nous avons déjà contourné le poste officiel Croatie/Serbie pour cause d'embouteillage monumental. Et effectivement, nous y retrouvons tous les magnifiques véhicules rutilants, plus ou moins 4x4 de luxe, Allemands et Suisses. Les rares Français ont des voitures "normales" ! Nous sommes le premier week-end d'août, fatale erreur.



Bref, après 2h d'une lutte de tous les instants face aux Turcs qui ont leur propre notion de la file d'attente, nous voici en Bulgarie, où nous finissons à l'hôtel dans le vieux quartier de Plovdiv, faute de trouver un bivouac qui nous plaise. Oui, je suis difficile, je déteste entre autres, les moustiques dans les zones humides voire marécageuses que nous avons testées. Mais je vous recommande la visite de la vieille ville de Plovdiv, très intéressante.

Donc, toujours pour éviter la cohorte des véhicules, je repère sur la carte papier, un passage Bulgarie/Grèce puis un Grèce/Turquie au sud permettant la visite d'un superbe pont ancien à Uzunkopru. On y va, tout contents, Svilengrad et son pont Mustapha Pasha :



Passage en Grèce en 10 minutes, la route submergée de Metaxa...vous devinez la suite, merci l'IGN, il n'y a jamais eu de frontière à Petrades/Eskikoy, le GPS qui nous traitait de tous les noms avait raison, 150 kms pour rien. En 2013, de notre expérience, aucun franchissement routier de la frontière sur 150km. Allez vérifier si vous voulez !

Hello Anne! Une destination très agréable la Turquie ! Merci pour ce CR!

Sympa ton récit, K Anne K. Il me fait sortir de mon quartier...

Merci pour vos encouragements !

Notre itinéraire 2013 :


A la frontière turque de Kastanies, le douanier a montré mon passeport à tous ses collègues : 4 ans plus tôt, jour pour jour, nous entrions en Turquie. Contrôle du chargement de la voiture : à la vue d'une spatule rose, l'uniforme éclate de rire ! Bonne méthode pour cacher le saucisson ? En tout cas, il n'a pas cherché plus avant.

Edirne toujours aussi animée, sympathique prise de contact avec la Turquie.





La mosquée est vraiment belle, quelques vieilles maisons en bois, un p'tit tour et puis on s'en va chercher un bivouac, dans un ancien champ de tir avec char abandonné : ça change des bunkers albanais !



Trois jours magnifiques à Istanbul, où nous sommes rejoints par nos enfants, que du bonheur.

Guidés par notre fils qui, sans nous l'avouer, y a décidé de devenir un sportif de ouf, nous avons écumé Istanbul, ses mosquées, les souks, le Bosphore, Topkapi, etc. Impossible de tout raconter, mais un conseil : ne vous contentez pas de la Mosquée Bleue, tant d'autres méritent votre visite. Notre 3° passage dans cette ville ne nous a pas déçus ni lassés. J'avais trouvé un hôtel tout à fait charmant dans une ruelle du centre-ville AVEC un parking gardé et sans limite de hauteur (je précise pour ceux qui ont des engins hauts sur pattes !). C'est la fin du Ramazan, comme ils disent là bas, juste le jour où nous quittons cette grande ville de 12 millions....finalement, on s'en tire pas trop mal, on passe en Asie, mais l'autoroute est de plus en plus bouchée.





On sort de l'autoroute et le voyage commence vraiment. A nous la redécouverte de ce grand pays, par le Nord vers l'Est. Pendant des jours et des jours, on ira droit vers l'Est. Facile ! Nous ne longeons pas la Mer Noire, car nous avions été un peu déçus, restons environ 100 kms en dessous. Le but théorique est l'Arménie par la Géorgie, mais à chaque jour suffit sa peine. Pour la 1° fois, nous sommes partis sans date de retour, et c'est un beau sentiment de liberté. Alternance de routes et pistes, en traversant la ville de Menge, spectacle offert par 2 danseurs et leurs musiciens. Il y a de belles forêts de pins, la température nous convient avec 35°C en journée.





En parlant de liberté, la fermeture éclair principale de la tente a décidé qu'elle ne voulait plus fermer...ce qui n'est pas l'idéal pour se protéger des moustiques. Séance de bricolage pour lui faire entendre raison, seule solution trouvée : la coudre en laissant juste 20 cms pour qu'on se faufile dedans grâce à la 2° fermeture, parallèle au sol. Désolée, je n'ai pas pensé à faire de photos de Michel en action, et la tente n'existant plus, vous saurez plus tard pourquoi, je ne peux pas le remettre en situation. Quel suspense !
Nous nous dirigeons vers Safranbolu à travers une zone de pinèdes très agréable, la température prend 10°C en arrivant dans la vallée.





On visite sagement cette jolie ville à pied, mais en partant, le GPS nous la fait traverser par des rues piétonnes. Personne ne s'est fâché, on nous a même déplacé des étalages ! Il faut dire qu'au mois d'août, apparemment, pas trop de touristes.
Découverte de l'aqueduc d'Incekaya et joli bivouac sans moustiques dans les environs.

la Turquie est un pays magnifique. Je ne sais pas si ça pourra se faire mais nous y retournerions bien pour plusieurs mois. Pas trop de hors piste avec notre éléphant de camion, mais néanmoins quelques bivouacs sympa au bord de la mer noire et au bord du Bosphore.

Naej, j'y retournerais volontiers également...
Avec votre camion, vous devez parfois être coincés par la largeur des ponts !

Le lendemain, on attend que le gardien arrive pour visiter les Grottes de Bulack Mencilis Magarasi (3LT/pers), c'était vraiment surprenant mais pas de photo. Promenade dans le village de Yoruk Kolu, visite d'une vieille maison en bois, charmante (2 LT/pers), j'y apprécie les broderies exposées. Peut être notre future maison ?....blague récurrente, dans nos périples, on cherche toujours notre maison idéale !








La mosquée de Kasaba, dont la particularité est d'être en bois elle aussi, vaut vraiment le détour, et on n'a pas été dérangés par les touristes...le bois provenant sans doute des forêts de pins sylvestres alentour, où Michel venait de faire le sieste. Atmosphère sereine, décors peints en rouge, j'ai beaucoup aimé.





Kastamonu, on trouve un café wi-fi (on est en 2013), personne ne parle ni anglais ni allemand ; on nous offre quand même des petits gâteaux délicieux !

Une petite route coupée dans un hameau par les travaux des champs....discours, force gestes et dessins à l'appui pour nous indiquer un itinéraire bis. C'est sûr, on n'a pas tout compris, mais tout le monde a bien rigolé !

Jolie forêt du Parc de Pinus-Nigra, le trajet entre Kiyik et Tosya est donc très agréable, souligné de vert par IGN, la vallée de la Kizilirmak est assez torturée, ensuite zone agricole intensive moins accueillante.





On se réconforte avec Amasya, la citadelle, les tombes rupestres, la belle Sultan Beyesit 2 Camii de 1486. Nous sommes dimanche et nous croisons beaucoup de cortèges de mariage, voitures décorées, plaques d'immatriculation cachées par les prénoms des mariés. Beaucoup de vitrines de robes de mariées étalant leurs kilomètres de froufrous !









Dans cette région, nous aurons fait pas mal de goudron, pas drôle, mais l'Est nous attend ! Lors d'un arrêt fontaine, un quad passe, piloté par une femme ; son mari la suit sagement avec le tracteur. Quand on vous dit que la Turquie change !

Lever de soleil, 6h du mat' !

Poursuite de notre découverte du Nord de la Turquie, en direction de l'Est.

Erbaa, ville de 60 00 habitants, une mosquée de 2006 est décorée de magnifiques mosaïques.






Celle de Niksar (32 000 habitants) est imposante également.



La région est agricole, les paysans en plein travail.







Le travail est dur, il fait chaud, la région est douce et belle.



Un village de la région :





Avant Mesudyié, jolie gorge par la route 855, ensuite une piste à 2000m d'altitude, dans les ''yaylalar'' (pâturages d'altitude) et forêts de pins. Dans un hameau de montagne, arrêt pour regarder une vieille pierre creuse.



Invitation à boire le cay, qui en fait est un vrai repas, heureusement une jeune Yesim parle un peu anglais. La vieille pierre est donc l'ancêtre des énormes bassines en plastique coloré pour la lessive ! Nous déclinons l'invitation à dormir, la conversation est trop laborieuse. Yesim m'a fait visiter leur maison, peu de meubles mais un énorme frigo antique, j'étais ravie de cette occasion de pénétrer un peu l'intimité d'une famille turque. Ce fut un moment très chaleureux, qui fait partie de nos meilleurs souvenirs, l'hospitalité des Turcs n'est pas une légende !



Nous croisons parfois des choses surprenantes. Au détour d'une piste, à un col, une ébauche de parc à "piknik", avec les kiosques habituels, une petite piscine, une belle statue. Le parc s'appelle Ataturk, évidemment, mais rien n'a été vraiment fini, et tout est à l'abandon, au milieu de nulle part...bizarre.





Les paysages turcs sont magnifiques, je ne vous apprend rien !

Superbe !

Continue STP.

Chouette, ça vous plaît !

La foule au marché de Sebinkarahisar nous impressionne, on achète des fruits inconnus et bons (entre autres choses), sa citadelle, sa mosquée richement décorée, sa station d'essence où on nous offre du très bon café noisette, hum !








Paysages dentelés, pelés, vers Alucra, pitons, gorges et technicolor.





Un pont spécial Naej et son camion !



Village de Koman, nous pouvons confirmer que le bac ne fonctionne toujours pas. Oups, nous ne sommes pas en Albanie ! Immense montée parmi de vieux thuyas. La forêt laisse place aux yaylalars (pâturages d'altitude), personne à l'horizon, jusqu'au col gardé par une grande mosquée à la croisée des chemins.





On les essaiera d'ailleurs tous avant de trouver le bon ! Donc, une mosquée toute neuve, quelques masures, préparation du mouton pour le méchoui, qui embaume au col suivant (2300m). Scènes que l'on reverra plusieurs fois. Visiblement, les Turcs aiment organiser de grandes réunions au milieu de pas grand chose, nous n'avons malheureusement pas réussi à nous faire inviter. Mais il y a un sacré marché pour la chaise en plastique blanche empilable !



On découvre aussi, toujours à relativement haute altitude, des villages ou hameaux de maisons visiblement très récentes, de même modèle simplissime, propres, électricité et paraboles, très peu de voitures, une seule mosquée par village. (Yaptiran Hasan Yavuz ?) On suppose que c'est le résultat de la politique de sédentarisation des nomades ? Restent-ils là l'hiver ? Je n'irai pas vérifier, ce genre de climat ne me va pas au teint !





Un autre type de pont :



Chambre avec vue...



Nous sommes maintenant au point le plus à l'Est que nous ayons jamais atteint avec le 4x4. Je n'ai pas la prétention de croire que nous sommes de grands voyageurs !
On continue ? On continue !
D'abord, 1h15 pour faire 30km, on n'est pas arrivés ! Des pistes gravillonnées nous permettent parfois de voir de très près l'avant d'autres véhicules, comme un superbe De Sotto bleu ciel qui a certainement eu aussi peur que nous, car lui savait qu'il n'avait pas vraiment de freins....je vous le dis, FAITES ATTENTION, VOUS N'ETES JAMAIS SEULS ! Route en direction de Torul (au sud de Trabzon), un remonte pente à Zilgana Gelcidi, col à un "rakim" de 2010m et ses méchouis.
C'est le mois d'août, mais comme on est en relative altitude, plein de jolies petites fleurs !



Et à 2600m on bascule sur une piste vers le côté obscur....un brouillard, rarement rencontré un 14 août, sauf en Islande. Paysages islandais donc, c'est à dire qu'on ne voit rien, pas même la 4L en face qui n'avait pas jugé utile d'allumer ses phares. Au moins, moi qui adore ça, je ne voyais pas le ravin non plus....



Tout ça nous conduit à un de mes objectifs de ce voyage : le monastère de Suméla. Nous sommes sûrement les seuls, en plus de tous ceux qui ont fait comme nous ce jour là, à nous faufiler jusqu'au parking, en ayant payé le droit d'entrer dans un parc national judicieusement placé sur l'unique route d'accès à ce site, y trépigner 1h pour arriver à faire demi-tour sur place comme les autres ....et repartir sans avoir vu le moindre petit bout du monastère, faute de pouvoir se garer....un monde, mais alors un monde.....la Turquie est un pays qui se développe à grande vitesse, et ça implique le développement du tourisme domestique....changement énorme depuis notre première incursion dans ce pays en 1999. Avons vu quand même notre première immatriculation d'Azerbadjian, et une d'Iran, quand je vous dis qu'on va vers l'Est. Pour ce rêve, ce fut donc raté, mais ça ne fait rien, on continue !



Ce soir là, nous avons trouvé un bivouac in-extremis, comme vous le savez, en montagne et forêt ce n'est pas toujours facile. Grâce à la pluie, nous avons pu tester l'efficacité du tarp, dernier ajout à notre équipement grand confort. Pas de fermetures éclairs, c'est un bon point (rapport avec la tente, pour ceux qui ne suivent pas).

pas de ponts comme ça pour moi, je ne fais pas de piste en montagne pour justement éviter ce genre de désagrément ça et les demis tours ou alors en ballade avec la moto,

mais les pires ponts que j'ai traversé, ce sont ceux de Roumanie et de Bulgarie, des fois je prenais mon élan pour rester le moins de temps possible dessus, parfois on voit l'eau au travers du béton...enfin de ce qu'il en reste! on roule carrément sur la ferraille ou alors la moitié du trottoir et du parapet sont dans la rivière.
j'ai eu ce qu'il fallait de hurlements dans la cabine pour m'en souvenir

Bonjour et merci pour ces images et informations.

Je crois mais à confirmer que au moins pour certaines parties de la Turquie, ce n'est pas si sécurisé et notamment pour bivouaquer.

Bonne journée
Jean-Marc

Bonjour,

Le monastère ça doit être celui-ci. J'y étais en 2004, un peu de monde mais pas la foule que tu montres...

jmlustrat7758 a écrit : sam. 27 févr. 2021 09:16.
Je crois mais à confirmer que au moins pour certaines parties de la Turquie, ce n'est pas si sécurisé et notamment pour bivouaquer....

Bonjour,

Plusieurs dizaines de Bivouacs seuls et/ou isolés sur quelques voyages en Turquie, mais aussi dans les pays voisins réputés peu sûr, sans jamais un seul problème !
La chance ?

Evidemment il faut tenir compte de la géopolitique et ne pas aller camper sur les zones de révolutions ou d'agitations sociales ou dans des territoires séparatistes !

Si il y a un pays où nous n'avons pas ressenti le moindre soucis c'est.... La Turquie !!
Par grosse chaleur nous avons même dormi avec le panneau latéral ouvert ainsi que la porte dont 2 fois autour de lac avec des voisins Turcs que nous avons trouvé agréables et pas envahissant comme au Maroc par exemple...
Un gars est venu nous dire de ne pas dormir dans la forêt car il y avait des bûcherons étrangers du coup on a mangé chez lui et dormi à côté !

@ Olivier : merci pour ces photos, ce doit être ce monastère, effectivement, que tu as eu la chance de pouvoir visiter !

@ Jean-Marc : comme disent Dakure ou Michel, la Turquie semble un pays sûr. Pour rappel, nous dormions sous la tente, donc encore moins protégés que dans un véhicule. En plus, ce mode de bivouac complique la recherche d'endroits, on a plus besoin de s'isoler, ne serait-ce que pour les bruits qui pénètrent facilement la toile !

Cependant, en 2013, nous avons soigneusement, et malheureusement, évité d'approcher la frontière syrienne.
En 2013, nous avons été très surpris du développement des infrastructures par rapport à notre 1° traversée qui remonte à 1999. Mais également, par l'implantation, partout, de mosquées. Et l'habillement des femmes, y compris à Istanbul, avait changé ne serait-ce que par rapport à 2009.
Maintenant, qu'en est-il de ce pays ? Je ne sais pas !

A très vite pour la suite...

Navigation sur des pistes entre 2400 et 2700 m d'altitude, on finit par quitter la mer de nuages pour retrouver le soleil et quelques degrés appréciés.



Habitat de montagne :



Nous sommes à environ 70 km au sud d'Arakli, donc de la Mer Noire. On retrouve les grands plateaux, en pleine moisson, beau patchwork de couleurs ocres dans les champs, parsemés de machines qui trient le grain en plantureuses mottes jaune beurre.
A Bayburt, visite du château du 13° et 14° siècles, entrée et escalades libres.



Belle vue sur la ville où nous déjeunons en terrasse le long de la rivière qui sert de poubelle bien entendu (26LT pour deux).



Une rue de Bayburt, où vous pouvez découvrir une Twingo rouge (non, ce n'est pas la nôtre !), un nom corse (qui figure dans mon arbre généalogique), et bien entendu, la terrasse d'un café , uniquement des hommes !



Belle vallée de la Coruh Nehri, pas mal de Français et d'Allemands dans cette région. Les traversées de village réservent parfois quelques surprises !



On n'est pas pressés.
Ispir, sa citadelle doublée d'un temple romain.



Balade avec vue sur les monts Kackar 3711 et 3992m, grande descente qui nous dépose dans un immense chantier, ça manquait...encore un nouveau barrage.



Palette de couleurs qui me rappelle la Death Valley...



Encore une jolie maison :



Découverte de la région de Yusufeli, grand centre touristique à l'aulne turque. La révolte y gronde, bien que ce ne soit pas la Place Taksim, car cette vallée doit être submergée par un autre barrage. Nous ne pouvons porter de jugement sur le bien fondé de ce nouveau barrage, en plus de ceux qui existent déjà, mais il est vrai que ce coin est très très joli.
On entame la série des églises géorgiennes avec le monastère de Dortkilise, à voir. En plus, nous avons l'occasion de bavarder avec des jeunes mariés....de Belfort.







Invités à la fête, nous n'osons pas accepter : ni robe longue ni smoking dans El Toyo...
En ville, des élégantes surveillées de haut !



30 km pour atteindre l''église d'Ishankilisi nichée dans une gorge. Cette église est fermée pour restauration, ce qui est encourageant, car elle semble très belle.
Peut être aurez vous compris que ''kilisi'' ou ''kilisesi'' signifie église ?



Beau bivouac près d'une rivière, pour une fois, aucun moustique !



Lonely Planet nous fait faire une jolie boucle goudron par Oltu et visiter château, cascade, etc.



Egalement, un A/R de 30 kms pour l'église arménienne de Bana, majestueusement posée sur un tertre au milieu des prés. Sa forme en rotonde la rend très originale, ainsi que son chemin d'accès : c'est en 4x4 ou à pied. Et bien entendu, aucun panneau de signalisation. Si votre guide ne vous en parle pas, tant pis ! Ce fut une de mes préférées.





Je repère sur l'IGN une piste qui coupe un peu la boucle goudron à la sortie d'Otlu : un superbe 4 voies nous accueille. La famille nantaise qui nous a offert un cay très copieux (juste après déjeuner, bien sûr), nous a expliqué que cette route va passer en 6 voies car trop de circulation (ah bon ?) : beaucoup de poids lourds vers l'Irak et son tabac.

Au monastère de Bagbasi, ou Meryem Ana Kilisesi ou Tas Camii, nous croisons un petit car de touristes géorgiens. Ils doivent trouver qu'on ne protège pas beaucoup les reliques de leur culture...



Un Turc de Charleroi nous fait attendre l'arrivée de l'imam pour que nous puissions visiter l'intérieur. en effet, ce monastère a été transformé en mosquée.



Puis Osvank Kilisesi, une cathédrale ouverte à tous les vents, adossée à une mosquée plus récente et aux maisons du village. Incroyablement grande et abandonnée....ce sera à peu près la seule fois où on se fait solliciter par des enfants, qui jouaient au ballon à l'intérieur.







J'ai été vraiment attristée que ce magnifique bâtiment soit abandonné, en plein village, construit en 963 /973...

Pour finir sur une note plus gaie ? Un magnifique lac. De barrage, évidemment !

Je vous remet le tracé de notre itinéraire, la boucle est bien visible.


Ce fut une belle journée à 30°C, on s'est rempli les yeux, je vous recommande cet itinéraire, qui nous a ramenés à Yusufeli, où nous avions repéré un hôtel tout neuf. Pause, avant de poursuivre vers l'Est, direction Artvin, la frontière géorgienne.

Nous apprenons que le musée Sainte Sophie de Trabzon, recommandé par tous les guides, d'abord église puis mosquée comme souvent, a été renommée mosquée....

Une piste monte dans la montagne, on se régale de mûres, mirabelles et prunes ! Il n'était pas prévu qu'on emprunte ce chemin, visiblement ; les bûcherons nous libèrent le passage, dès que possible !



La trace que l'on suit, de 2010, nous emmène tout droit dans un lac de barrage...demi tour, essai de 2° piste, effondrée, une troisième nous permet de sortir de là, sans transformer le Toy en amphibie, ouf !



Ce lac immense nous donne envie de transposer ici le bac de Koman d'Albanie, pour une magnifique promenade dans ces vallées submergées....



La route traverse le Cehenmen Derisi Kanyonu, nous recherchons l'église Yeni Rabat, indiquée une seule fois et bien ruinée, au bout d'un chemin défoncé.







Yalnizcam Gecidi (=col) à 2580m, on retrouve malheureusement brouillard, froid et orage pour un bivouac le long de la Kura Cayi, très joli quand même. On profite du spectacle de 4 tracteurs amicaux, transformés en yétis par le fourrage débordant de partout !



Notre itinéraire par le Nord, au Sud de la Mer Noire nous aura beaucoup plus, bien plus que la côte elle-même, nous avons trouvé des bivouacs quasiment toujours facilement, jamais dérangés, au contraire. La quête de ces anciennes églises arméniennes (ou géorgiennes selon le point de vue) nous a permis de sortir des axes "principaux", notion parfois toute relative !


Passage à Ardahan à 1850m, quelques courses, (du pain pliable, typique de la région) des hôtels plus ou moins ouverts. On se sent enfin à l'Est, ambiance différente, steppe de genre mongole (du moins, on l'imagine comme ça), le ''progrès'' n'est pas encore arrivé jusque là, c'est le bazar, les rues ne sont pas goudronnées, loin de là, mais animées.
Quand on arrive en ville !



Les femmes, étonnamment, sont souvent vêtues à l'occidentale. Un 4 voies en chantier vers le Gurcistan nous nargue, non on n'ira pas en Géorgie ni en Arménie, trop de kms pour le conducteur principal.
Le Seytan Kalesi nous offre un bon moment, accessible par le village de Yildirimtepe qui ne semble pas profiter de la manne des rares visiteurs de ce château du VI° siècle. Comme nous sommes paresseux, le Toy nous a déposés au bout de l'allée piétonne et lampadairisée du site. Heureusement, pas d'autre touristes. Ce fut une constante de notre périple, à part le monastère de Suméla, PAS de touristes....



La tache blanche, c'est le Toy posé à côté d'un kiosque à piknik.


C'est grand, c'est vide, c'est beau...



Piste goudronnée à l'ouest du Cildir Golu, très beau lac, déjeuner au bord de l'eau, moment de sérénité parmi tant d'autres, en face de la frontière Géorgie/Arménie, un silence comme on en entend rarement.



Dans ce coin, les hameaux sont encore plus pauvres que précédemment, pas de poubelles pour accueillir notre modeste contribution, pas vu d'eau non plus, des charrettes à cheval.
On croise un énorme chantier de gazoduc. Avec tous les chantiers de construction de barrages, c'est une région exploitée pour l'énergie. Mais pas pour le tourisme ! J'ai noté, moi qui note tout mais jamais suffisamment, qu'on a croisé ce jour-là 2 CC italiens, pour dire qu'on ne croisait jamais d'étranger !

La balade turque continue par Kars (77 000 habitants, altitude 1770m).
Kars sous une pluie battante nous laisse une impression de noir et de bout du monde. Les gouttières débordent et offrent un lavage efficace à la voiture ; ville qui fut occupée par les Russes, ils ont laissé des bâtiments qui ont du être magnifiques. Château, église, mosquées, pont, de belles choses à voir lorsqu'il fait beau. Mais tout est délabré, les Turcs n'ont pas encore pris cette région en compte.





Route pour le site d'Ani, un de mes buts de ce voyage. Le dernier village est un immense taudis, ça nous inquiète pour la qualité de ce qu'on va découvrir. Il y a 1 moto et les 2 CC italiens déjà mentionnés, l'accès est payant. Le mur d'enceinte est refait, un très jeune berger nous montre un grand portail ouvert, on entre par là (à droite). Effectivement, le site est immense, mais....plus qu'à l'abandon. Il sert de pâturage, le seul monument à peu près restauré est la mosquée, bien entendu. Le reste.... Déception, bien qu'il y ait encore une fois une atmosphère de fin du monde. La frontière avec l'Arménie est juste là, les photos ne montrent généralement pas les miradors !



Une éclaircie, quelle belle lumière !




Assortie aux sourires de ces gamins espiègles.


Par Essenkent, nous allons au village kurde de Kozluca, pour la Buyuk Kilisesi, qui sert de grange. L'autre église semble un peu mieux conservée, mais on ne s'approche pas, trop d'hommes au visage fermé autour de nous ! Pourtant, ils ont des yeux magnifiques. La région nous fait vraiment rêver à la Mongolie.



Elle nous paraît plus pauvre...


A partir de là, finie la course vers l'Est, on pique Sud-Ouest.

On croise des habitats de nomades, le plastique règne.





Un bâtiment dont la construction n'a jamais été achevée, une prison ?


Dagpinar, sa mosquée en construction, avec récupération de blocs gravés géorgiens ou arméniens.


Dans tous les villages, des jandarmas, des miradors, les moissons entassées...belle piste en montagne et descente superbe sur la vallée de l'Aras : on quitte les plateaux steppiques pour les monts Daglari (3200m).





Une voiture de jandarma nous arrête, contrôle des passeports. Ils sont aimables, mais tout de même déployés autour du Toy, qui se fait tout petit au vu des mitraillettes braquées vers nous....la frontière est toujours tout près. Nuit orageuse à 1886m d'altitude, les troupeaux ne rentrent au village qu'à la nuit noire pour revenir dès 6h du matin, il fait 11°C. Le matin, soleil et visites des personnalités du village voisin. Un homme trouve qu'on n'a pas assez à manger et revient 20 mn plus tard avec du pain très fin, pliable et un gros morceau de fromage délicieux. A pied. Le village est tout de même un peu éloigné ! On nous expliquera plus tard que ce pain se garde tout l'hiver, il suffit de l'humecter pour qu'il retrouve sa souplesse.


Les pistes sont grasses, El Toyo se prend pour un crabe, on découvre un superbe han 4 kms avant Kuch Mah, gardé par une garnison. Pas trop de photos, je ne sais pas ce qui est autorisé.


Igdir ville plate, léthargique, beaucoup de vélos, pas de yogurt en dessous d'un kilo ! (nous n'avons pas de frigo). Igdir est à 20 kms de l'Arménie, et près de l'Azerbaïdjan et de l'Iran. Mais on reste en Turquie, direction le Mont Ararat, évidemment encore un des points remarquables de notre périple, attendu avec impatience. Point culminant de la Turquie à 5137m, symbole de l'Arménie. Et ce fut un des plus grands moments si ce n'est le plus grand de ces 7 semaines. Une piste très dure (en 2° courte, c'est dire) monte sur le volcan, on croise des nomades de temps à autre. A 3150m, on arrête : grêle, tout devient détrempé. Lorsque les nuages se dégagent, nous sommes à 100m de la neige qui vient de tomber ! La prudence nous fait faire demi-tour, des nomades nous invitent au cay. La boue omniprésente me fait décliner l'invitation, il fait 10°C et j'ai mal à la tête (mal des montagnes ?). Leurs conditions de vie nous impressionnent. La descente de 17km nous prendra plus d'une heure, autant qu'en montée. C'est un trial géant. Mais quelle émotion d'être allés si haut, compte tenu du terrain !






Le goudron nous amène à Dogubayazit, puis au château d'Ishak Pasa. La foule : au moins 15 touristes turcs et un couple d'Italiens qui a loué un fourgon camping car à Istanbul, donc c'est possible. Encore un endroit mythique pour moi, et une visite époustouflante, vaut vraiment le détour comme on dit. Superbe lieu bien restauré, des sculptures incroyables, 366 pièces dont le harem. Allez-y ! C'est beau, beau, beau.


Vous avez noté que Monsieur s'est chargé des petites affaires de Madame !


La finesse et la profusion des sculptures m'ont enchantée.





Pour finir cette journée en beauté, un super coucher de soleil sur un bivouac blotti dans les collines.

Bonjour,
Vos remerciements me touchent et m'encouragent à poursuivre ce voyage dans le passé !

Le lendemain, le beau temps nous offre des vues fantastiques sur le Mont Ararat, on se régale.


Au hasard des routes / pistes :


On croise aussi des tentes du Croissant Rouge, sans doute des réfugiés, kurdes, syriens ?
Musée de l'Arche de Noé, qu'on ne visite pas. Le gardien nous montre l'arche (160x30m), échouée dans une colline en face. Pourquoi pas ? !


Nous sommes à 10 kms de la frontière iranienne, on ne résiste pas, on file sur le superbe 4 voies, aucun problème pour aller visiter un trou de météorite de l'autre côté de la frontière. Il suffit de laisser les passeports au militaire qui garde le chemin, et nous aurons mis nos pieds et nos roues en Iran. YES ! Waouh...la météorite de 1892 ? oui, il y a un trou, en effet. Mais l'Iran, tout de même ! Pour vous qui connaissez, il s'agit du poste frontière de Bazargan.


Difficile de trouver des pistes pour contourner Dogubayazit, les militaires ne veulent pas nous laisser longer la frontière iranienne truffée de postes de garde, miradors, mitraillettes et autres. Ça nous conforte dans notre décision, prise à regrets, de ne pas nous approcher de la frontière syrienne en ce moment, malgré tous les sites magnifiques à visiter....Bon, plein Sud sur une route gravillonnée, le pare brise n'a pas aimé du tout, heureusement, il n'éclate pas. Déjeuner dans une coulée de lave qui ne paraît pas très ancienne, un paysan nous salue chaleureusement. En effet, la dernière éruption du volcan Ararat remonte au 20 juin 1840.


ET on arrive au Lac de Van ! C'était LE but de la Turquie, déjà en 2009, mais pas atteint, et là, oui ! Trop contente !


Rappel de la carte, tout le monde ne connaît pas forcément la géographie de la Turquie !


En plus, une fontaine d'eau potable, me fait comprendre la villageoise, la 1° fontaine qu'on trouve depuis plusieurs jours, contrairement aux autres régions de Turquie. Et le lac, bleu, immense, calme.
Le séisme du 23 octobre 2011, de magnitude 7.2 (nous sommes en 2013) a été meurtrier et a laissé des traces : partout, des containers habités, des tentes demi lune, et des maisons à vendre....les gens ont fui.


Bivouac au bord de l'eau, un coucher de soleil 15 étoiles (1638m). Mais ma main trempée dans l'eau ressort avec une pellicule grasse. Déception, on ne se baignera pas dans le lac de Van...contrairement à un Turc matinal.


Il n'y a aucune structure touristique en vue d'une exploitation de masse de ce lieu de villégiature potentiel. Au bout d'une piste, un ilot avec sa chapelle géorgienne, c'est beau.




A Van, grande ville industrieuse de 353 000 nufus, Michel a un coup de mou, pas de visite intensive du château qui semble assez ruiné mais en restauration, tour du rocher de Van Eskilasesi, köfte pour se réconforter dans une échoppe sans eau courante.
Je visite tout de même une maison reconstituée, avec beaucoup de goût. J'y découvre la passion des Turcs pour la photo avec étranger, avant-goût des selfies ! Je préfère vous montrer cette famille si sympathique :


On s'écarte rapidement d'une manifestation poings levés, plein d'armes, j'entend le mot "diktatör", mon turc s'enrichit.
Entre Van et Tatvan, nous ne visitons rien, mais nous notons quelques tentatives de développement du tourisme local, malheureusement pas forcément très propres.

A Tatvan, nous partons à la recherche de la piste qui mène à la caldera du volcan Nemrut Dag, rien à voir avec le site à statues antiques. Les explications du Lonely Planet nous aident un peu, mais une fois de plus, pas pléthore de panneaux. On bivouaque avant de monter, avec vue sur les lumières de Tatvan. Et malgré le côté antique du panneau indicateur très rouillé (nemrut kalderasi), on s'aperçoit que ce lieu fait partie du plan de développement touristique des hautes instances turques, pourquoi celui là et pas les autres ? Bref, ils construisent une nouvelle route, encore une (et il y a un remonte pente). Donc, si vous passez par là, n'hésitez pas, allez-y, avant que le Club Méd s'installe ! C'est juste magnifique, grandiose. Arrivés de bonne heure, nous explorons les recoins de ce cratère immense, seuls, à part 2 combi autrichiens bien planqués près du lac principal ( il y a 6 lacs). Pardon, maintenant, on dit "van".
Encore un des grands moments de notre voyage, vaut le détour ! Plein de bivouacs possibles. Sur le coup de midi, quelques voitures commencent à descendre dans cette immense cuvette, les falaises s'élèvent de 500m, pour nous franciliens, ce n'est pas banal !





La caldeira est vraiment immense (7km x 8km), ce qui fait 56km2 alors que la caldeira de l'Askja en Islande fait "seulement" 45 km2. Les photos ne rendent pas justice à ce lieu, je n'ai pas de drone (et je n'en veux pas, merci !). Altitude du lac : 2247m.

Nous ne sommes pas allés si loin en Turquie, nous sommes restés plus au centre et ensuite au nord avec 3 traversées de l'Anatolie par des routes différentes ensuite nous avons longé la mer noir jusqu'à la Géorgie. peur de la neige à Erzurum, mais nous avons eu une tempête de neige en prenant un raccourci vers Trabzon au mois d'avril...

Le drone j'y pense, pour certains paysage fabuleux qui mériteraient une vue d'ensemble mais toute cette électronique embarquée m'emm....de. Alors affaire à suivre! Contrairement à ma chère et tendre, j'aime bien me perdre, c'est pour ça que j'ai toujours une carte.

Dans ce cratère, un des lacs est alimenté par une source à 60°C, un régal.

Ailleurs dans ce cratère il y a une grotte dans laquelle on trouve de la glace en plein été (je ne me souviens plus du phénomène physique qui provoque ça... échange thermique...).

Sur une plage du lac de Van (qui est salé), il y a une source d'eau douce et chaude qui descend du volcan : après la baignade, bien agréable de se rincer à l'eau douce.

Merci Anne pour ton reportage qui nous balade dans ce pays que j'aime tant, où j'ai séjourné 8 ou 9 fois entre 2004 et 2018...

Mes itinéraires :



En attendant la suite... :-)

Pour avoir fait un aller retour sur la partie Ouest de la Turquie lors de mon périple sur 3 mois Syrie Jordanie Egypte,
toutes ces infos et photos me donnent très envie un de ces jours de voir du coté de l'Est... Merci en core.
Edmond

naej a écrit : mer. 3 mars 2021 14:41 Nous ne sommes pas allés si loin en Turquie, nous sommes restés plus au centre et ensuite au nord avec 3 traversées de l'Anatolie par des routes différentes ensuite nous avons longé la mer noir jusqu'à la Géorgie. peur de la neige à Erzurum, mais nous avons eu une tempête de neige en prenant un raccourci vers Trabzon au mois d'avril...

Le drone j'y pense, pour certains paysage fabuleux qui mériteraient une vue d'ensemble mais toute cette électronique embarquée m'emm....de. Alors affaire à suivre! Contrairement à ma chère et tendre, j'aime bien me perdre, c'est pour ça que j'ai toujours une carte.

Nous ne sommes allés en Turquie que l'été, je crains bien trop le froid !
Ca me rassure de ne pas être la seule à ne pas avoir envie de me compliquer la vie ! C'est pour ça que je me contente d'un petit appareil photo, tant pis si elles ne sont pas toujours extraordinaires !
Et se perdre fait partie de la magie du voyage...

oc07 a écrit : mer. 3 mars 2021 18:13 Dans ce cratère, un des lacs est alimenté par une source à 60°C, un régal.

Ailleurs dans ce cratère il y a une grotte dans laquelle on trouve de la glace en plein été (je ne me souviens plus du phénomène physique qui provoque ça... échange thermique...).

Sur une plage du lac de Van (qui est salé), il y a une source d'eau douce et chaude qui descend du volcan : après la baignade, bien agréable de se rincer à l'eau douce.

Merci Anne pour ton reportage qui nous balade dans ce pays que j'aime tant, où j'ai séjourné 8 ou 9 fois entre 2004 et 2018...

Olivier, merci pour ces précisions que je découvre. Je savais que tu aimes la Turquie, avec tous ces voyages, tu connais bien !

Ed et Nad a écrit : jeu. 4 mars 2021 14:18 Pour avoir fait un aller retour sur la partie Ouest de la Turquie lors de mon périple sur 3 mois Syrie Jordanie Egypte,
toutes ces infos et photos me donnent très envie un de ces jours de voir du coté de l'Est... Merci en core.
Edmond

Nous avons commencé comme toi, par traverser ce pays pour aller plus loin, et vraiment, ça vaut la peine d'y passer du temps !
J'espère vraiment que l'accueil formidable n'a pas trop changé ces dernières années.

En direction du Sud-Ouest, on tente une traversée de Btilis, bien embouteillée avec ses 65 000 habitants, à 1545m d'altitude. Nous sommes dans la zone du fleuve Tigre.


Le long de la route, une cascade pétrifiante :


Diyarbakir, fief kurde, 850 000 habitants, son marché le long des remparts de 6kms. Je n'ai jamais pu payer nos modestes provisions de fruits et légumes, offertes par quelqu'un qui ne s'est même pas présenté, incroyable ! Les Kurdes sont remontés dans mon estime, après avoir rendu le volant pour cause de conduite trop masculine à mon goût ! On sort de la ville par un 6 voies bordé d'immeubles neufs, sur des kilomètres, impressionnant et pas rassurant pour trouver le bivouac de rêve quotidien ! Quel contraste avec la misère de la zone précédente vers Btilis. Toujours beaucoup de présence militaire.


Heureusement, on trouve un bon spot, un joli visiteur au matin :




Belle route de Siverek au feribot d'Iskilesi. Siverek est une grande ville de 116 000 nufus, mais tous les magasins sont fermés, dimanche ? Trop tôt ? La station d'essence ne prend pas la Visa mais notre plaque d'immatriculation est notée à chaque fois qu'on prend du gazole dans cette région. Le ferry existe, nous sommes rassurés !



Après la région du Tigre hier, aujourd'hui, c'est l'Euphrate. Nous sommes à 150 kms de la Syrie. Tristesse. Nous avions tant aimé arpenter ce pays aux habitants si accueillants...
Attente animée pour embarquer sur la 3° rotation. 15 LT par voiture, 15 mn de traversée. La construction d'un pont semble bien avancée.




Et donc, pourquoi ce bac ? Un lac de barrage bien sûr, et pas n'importe lequel. Le grand ensemble sur l'Euphrate, qui a noyé toute une région. Et pourquoi nous allons par là ? Pour le Nemrut Dag, enfin. Pas le cratère, LE Nemrut Dag, avec ses statues en haut d'un tumulus, vous avez forcément vu des photos. Là aussi, chantier d'une nouvelle route....la Turquie change...pour le moment, c'est toujours la petite route qui monte bien, entrée du site 9 LT/pers, et bientôt vous marcherez sur des marches en dur pour atteindre le site et sa vue fabuleuse sur toute la région. Moins de 10 touristes avec nous, pas d'embouteillage ! Séance photos, que du bonheur.




Vous voyez que vous les connaissez ces splendides têtes !


Celles-là, moins !


En 2009, j'avais entamé une conversation avec un jeune couple sur le bien fondé de ces travaux titanesques et le fait que du coup, l'Irak voyait le niveau de ses fleuves baisser, je n'ai pas renouvelé l'expérience
Nous avions également pris de l'eau à une fontaine en face du café avant l'entrée du site. Déception, la fontaine a bel et bien disparu !

Pour redescendre, piste pour Khata passant par Eskikale (=Arsameia ou Yenikale) décevant de notre point de vue,


le grand pont romain de Cendere, dans la fumée des barbecues dominicaux ! (en 2009, personne)


sans oublier les colonnes du tumulus de Karakus.


Le gardien du café nous propose de camper sur le parking, finalement nous faisons étape à l'hôtel Kommagene de Khata (non, ce ne fut pas une cata !), qui nous a bien plu pour 80 LT la chambre.
Autres clients : l'ambassadeur de Grande Bretagne, son chauffeur, son fils et sa Range, normal pour un Anglais, une Mini italienne qui campe dans le ''jardin'' et une moto russe !
Anecdote : un autre hôtel recommandé par le Lonely Planet 2013 est en cours de démolition et doit être fermé depuis plusieurs années. Méfions-nous de ces guides pas toujours à jour !

Zone roulante agricole, tabac, les gens travaillent dans les champs. Pause au bord de la route, un paysan nous invite à venir profiter de son point d'eau et visiter son champ. Bien entendu, nous repartons avec quelques photos de ce petit paradis, des légumes et du raisin délicieux !


Direction le lac de Menzelet Baraji, vu son nom, vous avez compris qu'il s'agit d'un lac de barrage, un de plus. Petit goudron à travers collines et villages, beaucoup de vignes et de pins, c'est une région agréable.


Kahramanmaras, son vieux pont, 40°C, région de Renault 12, juste avant Kozan, on se pose dans les vergers. Un paysan passe, nous parle avec de grands gestes de traktörs et remörks, on s'en va plus loin. A la réflexion, on suppose qu'il nous a invités à camper dans la cour de sa maison, entre le tracteur et la remorque. Mais bon, on n'a pas compris. Altitude 38m, nous sommes à 70 kms de la mer, au sud de la Turquie. Il fait enfin chaud !


Le château de Kozan est pas mal du tout, pas trop d'escalade et une belle vue sur la plaine. Michel tient à ce que je raconte une blague à mes dépens. Sur la route d'accès, une barrière et un uniforme auquel je vais demander si la route mène bien au château. Le gars me répond : I don't speak this language....j'avais tenté 3 mots en ''turc''. Lui parlait très bien l'anglais. Voilà, c'est dit.


Un petit tour en ville et on repart.


On est mieux là, non ?


Forêt de pins, station d'essence où on boit le cay avec le patron vers Aladag, belle piste dans une gorge du Aladaglar Milli Park qui nous amène à l'autoroute d'Adana. On la traverse pour découvrir le vieux pont reconstruit Ak Kopru et une source d'eau glacée et boire un pot avec 2 jeunes Turcs du 95 !