Allez, au charbon...
Nicsand'dju a écrit :bonsoir a toutes et tous
un pote possede un tas de panneau de perlite en 4cms et 3 d'epaisseur pensez vous que je peut m'en servir pour l'isolation du syncro ? c'est cadeau du coup si ca peu faire l'affaire pourquoi s'en privé
Nico
Attention à une chose, la perlite est très hydrophile, elle pompe généreusement l'humidité, lorsqu'elle est en bille, en panneau tout dépend de son agrégateur: si c'est du bitume ou de la fibre, et quelle fibre, pour ne pas se retrouver avec une éponge, qui serait lourde et devenue non isolante.
Le mieux serait de s'en servir en isolation de plancher, enveloppée de manière étanche dans un film plastique pour la protéger de l'humidité dûe à la condensation par le plancher.
Pour les parois...vous parlez d'un syncro, donc d'un fourgon, donc de tout un tas de membrures, et là, votre isolation sera inefficace quelle que soit l'épaisseur. J'en reviens à ce que je disais un peu plus tôt, il faut mieux avoir une isolation moyenne voire médiocre mais sans pont thermique, plutôt que le meilleur isolant avec des ponts thermiques. Sachant que la perlite n'est pas en plus le meilleur isolant...
Si j'en reviens à la question de l'isolation au sens le plus large, il faut se souvenir qu'en dessous de 8 cms , une isolation est plus "commerciale" qu'efficace. Je sais, certains me traiteront d'iconoclaste, mais après quelques isolations de véhicules dans les bras, cellules ou fourgons, ayant essayé beaucoup de matériaux, de nombreuses façons de les appliquer, je dirais que s'il n'y a pas de solutions parfaites, il y a des règles de base à appliquer pour avoir un résultat, quelque soit la problématique ou le type de véhicule.
Alors quelles sont ces règles de base :
1--l'ennemi c'est le mouvement
2--les ponts thermiques
3--Isolation: Chaud ou Froid
4--Avec ou sans chauffage/avec ou sans clim
1--l'ennemi c'est le mouvement
N'oubliez jamais, fourgon ou cellule, que votre vaisseau sera secoué hors bitume, mais pire, beaucoup plus très pire, sera constamment soumis au vibrations du moteur,
et c'est cela le pire et de loin.
Deux test à faire :
-Vous secouez votre isolant, s'il ne vous en reste qu'un bout dans la main, le reste ayant des velléités de voyage avant l'heure, éliminez.
-Vous frottez votre isolant, s'il se met à poudrer, à se défibrer, à biller, éliminez.
Exemple, un morceau de polystyrène expansé se brisera au premier mouvement violent, et les billes qui le constitue se détacheront d'elles-mêmes lorsque vous le frotterez du plat de la main. Ce qui n'est pas le cas du polystirène extrudé, par exemple.
Autre exemple, un panneau de fibre de bois se rompra une fois secoué vigoureusement, et se délitera en minuscules fibres si vous le frottez. Ce qui ne sera pas le cas d'un panneau de chanvre.
Ce qui ne présume en aucun cas de la qualité d'un isolant plutôt qu'un autre, mais de ses limites mécaniques dans l'utilisation automobile.
Tous les constructeurs l'ont bien compris qui utilisent de plus en plus les fibres végétales dans leurs véhicules. Je pense au lin, au chanvre, au coco...
Il n'y a pas de produit isolant miracle, mais on peut donner deux types de produits adaptés à une utilisation "fourgon" ou "cellule".
-Fourgon : des panneaux en fibres végétales, souples ou semi souples: à peu près tout sauf la fibre de bois.
-Cellule : panneau rigide ou semi souple à
cellules fermées: ce critère est essentiel pour ne pas stocker à terme des dizaines voire des centaines de litres d'eau, et donc de kilos. Votre cellule est galbée : pas de problèmes quelques trait de scie en coupe aveugle (non débouchante) dans le sens inverse du galbe vous permettra de faire une isolation et un sandwich porteur galbé (en n'oubliant pas de condamner les coupes avec un peu de mastic pour ne pas laisser de corps creux prisonnier du sandwich)
2--les ponts thermiques
Voilà bien le second ennemi de l'isolation. Le meilleur isolant du monde est réduit à rien avec un pont thermique. Je me rappelle avoir passé beaucoup de temps à comprendre l'arrivée du célèbre "courant d'air" ressenti lorsqu'on est allongé pour dormir. O, perfide courant d'air, moi qui croyais que tu te glissais par la grille de ventilation basse (obligatoire comme vous le savez, mmmm ???...et vous savez pourquoi, nez ce pas, mmmm???... ) Et ben non, c'était par le tour du panneau de la porte sur lequel était posé cette grille...si on vous dit de rendre étanche inter exter les trous que vous découpez, vous croyez que c'est juste pour vous embêter ???
N'oubliez pas que les fenêtres sont des lieux de non isolation et de pont thermique: un film réfléchissant sur celles ci, hiver comme été, est un plus non négligeable. Et en plus çà renforce sérieusement votre vitre à l'effraction.
Pour une cellule, 3 situations: il n'y a pont qu'aux endroits ou la peau inter rejoint la peau exter pour une cellule monobloc avec un isolant intérieur ; il n'y a qu'aux points de contacts inter exter des nids d'abeille sur les peaux inter exter donc pas grand chose ( ramenez cela à l'épaisseur du nid d'abeille et faîtes le calcul pour l'ensemble d'un panneau, vous verrez, c'est epsilone, par contre il est vrai on crée aux contacts des nids d'abeille sur les peaux des points de condensation qui n'existent pas dans des sandwichs avec des isolants mousses à cellules fermées). Il reste l'ossature aluminium . Là deux types de profils: le profil monobloc qui vous fera un pont thermique sur chaque profil. Les profils à assembler qui éliminent les ponts thermiques puisque le profil intérieur n'est en contact avec le profil extérieur qu'aux vis de fixation.
Pour un fourgon, une seule situation : le caca total !!! Il est certain que si vous voulez une
véritable isolation il vous faudra manger une dizaine de centimètres d'épaisseur sur chacun de vos panneaux: autant dire que vous transformez le volume d'un Sprinter ou d'un Daily en celui d'un tube de dentifrice !
Une seule solution des panneaux souples et très bien ajustés , c'est à dire avec 1 à 2 cms de plus que les cotes de chaque panneau de carrosserie à isoler .
Il reste les montants, arceaux....dans les années '70 '80, la mode était au "foamage": remplissage de ces corps creux avec de la mousse de polyuréthane expansée injectée...outre le fait que les réparations de carrosserie ou de marbre étaient rigoureusement impossible, il y avait le risque de déchirement des différents arceaux, la pression d'expansion de la mousse étant impossible à contenir...je me rappelle un monsieur très savant qui travaillait au centre d'essais à l'Aérospatiale, m'ayant expliqué ce qu'il allait faire pour réussir ce dont je n'étais manifestement pas capable, revenu crispé la semaine suivante après avoir emmené son Ford Transit neuf à la casse, le véhicule étant irréparable...puisque littéralement éventré par la mousse trop... expansée.
La technique existe, mais elle est très rigoureuse, dépend du volume, de la température et du taux d'humidité dans l'air, ainsi que des évents à disposer pour laisser s'échapper l'air et les gaz. Même un ingénieur peut s'y casser les dents et pas mal d'autres choses...
On essaye donc d'éviter.
Pensez à commencer par vos parois latérales, puis votre plafond, puis votre plancher en dernier, çà vous évitera de le transformer en champ de bataille plein de poussière, de colle de mastic, etc. Remplissez bien les espaces entre les raccords de panneaux (plancher/parois, parois/plafond).
J'ai vraiment une préférence pour le chanvre : il est très résistant à toutes les contraintes mécaniques, hydrofuge, et anti cryptogamique . De plus, découpé en mèches, il permet de faire parfaitement les raccords inter-parois, et le remplissage de certains corps creux difficilement accessibles. Il a une tenue dans le temps nettement supérieure à celle de votre véhicule. Enfin il vous facilitera la tâche si vous devez déshabiller votre véhicule en cas de tôlerie.
Néanmoins, un bon vieux panneau de polyuréthane à cellules fermées pour le plancher est le plus simple et le plus rigoureux en terme de planéité. Prenez des panneaux bouvetés et
collez les entre eux. Vous découpez vos panneaux d' isolation de plancher, vous les numérotez, vous collez des ensembles à l'extérieur c'est plus simple, et vous reposez le tout ensuite. C'est très grand à manipuler mais très léger. Ne coller pas votre isolation de plancher, toujours pour des raisons de réparation, par contre fixez la avec 4 ou 6 plots de jaja dans les quatre angles et au centre du véhicule sur les côtés. Si vous devez l'enlever vous n'aurez que ces 4 ou 6 points de collage à faire sauter, et, par contre, votre isolant ne risque pas de se balader ou de s'abraser par les vibrations du roulage.
Pour les arceaux et autres piliers, pas de miracle, ils sont très difficilement isolables: soit vous réussissez à glisser des mèches par les trous qui se trouvent dans les arceaux, soit il faut passer à un recouvrement extérieur en applique pour parfaitement isoler. N'oubliez pas que dans ce cas, vous devrez déborder sur l'isolation des panneaux pour ne pas laisser de ponts thermiques. Les arceaux de plafonds sont en général très difficilement accessibles pour les remplir : ne vous tracassez pas trop, la plupart du temps ils n'ont pas de contact direct avec la tôle du toit puisqu'ils sont collés sur celle ci, la colle faisant un excellent isolant. Si vous n'avez pas vraiment besoin d'une isolation parfaite, du chanvre bien comprimé de chaque côté de l'arceau, et un réfléchissant en 2 couches (plus çà ne sert à rien) la mousse côté arceau (jamais le réfléchissant au contact de la tôle), l'ensemble suffira.
Si vous allez vraiment au froid, il faudra prévoir de mettre autant d'isolant sur ces arceaux qu'ailleurs. Mais là je parle de situations extrêmes, tout le monde ne va pas en Sibérie tous les ans.
3--Isolation: Chaud ou Froid
J'aurais pu nommer ce chapitre: la Chaleur monte, le Froid descend...Land Rover avait inventé l'arme totale contre la chaleur en Afrique: la double tôle sur le toit . Les rayons solaires tombaient sur cette tôle, la chaleur de rayonnement était évacuée par la lame d'air inférieure, en roulant. Même à l'arrêt la différence se faisait sentir, du fait que le rayonnement solaire n'était pas direct sur la tôle de toit.
Vous comprendrez facilement que c'est l'inverse qui serait nécessaire en Sibérie par une belle journée ensoleillée.
Alors que faire...c'est simple avoir deux cellules ou deux fourgons, un pour l'été, un pour l'hiver...pour les demis saisons , à vous de voir...
La chaleur monte: un toit levable sur la cellule ou le fourgon est parfait pour ventiler, par contre, n'oubliez pas les jours d'intempéries, pluie et surtout vent : un toit levable est une véritable voile et un vérin pneumatique de levage est une système de poussée pas un mât de bateau...
Le froid descend : une réelle isolation de la partie supérieure de votre cellule est un vrai plus. En effet si le froid extérieur va tomber sur le toit de votre cellule, la chaleur intérieure va , elle, monter, un toit bien isolé est réellement le meilleur barrage au froid et le meilleur barrage à la fuite de la chaleur intérieure.
Pour les parois, n'oubliez pas que lorsque vous roulez, l'une est à l'ombre, l'autre au soleil...de plus les virages amènent souvent à désorienter les rayons solaires, ce qui fait que l'isolation latérale peut être moins rigoureuse que celle du toit . Quant au plancher, n'oubliez pas qu'il est à l'abri des rayonnements solaires, et qu'une soute de plancher est le meilleur isolant possible, regardez votre cave, elle est toujours plus fraîche que votre cuisine. Mais n'oubliez pas que votre cave est plus humide que votre cuisine: quelques sachets de siccatif pomperont l'humidité résiduelle dans votre soute de plancher, ce qui vous évitera champignons et moisissures.
La Chaleur monte, le Froid descend...il faut toujours réfléchir avec cette réalité en tête.
Vous allez au chaud, il faut pouvoir repousser au mieux (le plus longtemps possible) la chaleur dûe au rayonnement solaire: seule l'épaisseur est en jeu. Puis évacuer la chaleur qui finit néanmoins par s'accumuler en roulant, seule l'aération est en jeu.
Vous allez au froid, il faut pouvoir conserver la chaleur accumulée (le plus longtemps possible) en roulant avec le chauffage: seule l'épaisseur est en jeu. Puis conserver la chaleur qui finit néanmoins par s'échapper à l'arrêt, seule l'aération est en jeu (trop et c'est le courant d'air, pas assez et c'est l'humidité de condensation)
Dernier détail : une cellule claire et brillante sera toujours plus isolante qu'une cellule sombre et mate. Le réfléchissement du rayonnement est loin d'être négligeable, mais surtout la teinte n'est pas du tout anodine au soleil, plus la teinte est sombre, plus elle absorbe le rayonnement et stocke la chaleur. La cellule parfaite serait en peinture de type "mirroir", mais là on est dans le domaine du rêve financier psychédélique avec la discrétion qui va avec...
4--Avec ou sans chauffage/avec ou sans clim
Je ne vais pas m'étendre sur ce point, on y reviendra quand on arrivera à la conception de l'aménagement.
Souvenez vous simplement que tout est à revoir avec chauffage ou clim : il n'y a aucun intérêt à avoir une clim ou un chauffage avec un toit levable si l'ensemble des parois du toit levable ne permet pas une isolation correcte ou si votre aménagement ne permet pas l'utilisation (couchage) sans ouverture du toit levable.
Accessoirement, qui dit clim ou chauffage, dit énergie supplémentaire et poids supplémentaire.
Franchement, et sous contrôle de ceux qui l'ont vécu, il me semble préférable de s'adapter au climat local, sauf les situations extrêmes (je pense au climat de type tropical où l'adaptation est difficile rapidement )
Allez bonne année quand même, et faîtes du sport , vous aussi vous avez tous pris du ventre..., je vous vois bien là, coincés derrière vos écrans...
